Louise Garavaglia, qui a vécu en France pendant plus de 20 ans, s’est précipitée pour demander un passeport français depuis l’annonce de la tenue du referendum qui aura lieu le 23 juin prochain. «Il y a des risques qu’on ne peut se permettre de prendre lorsque votre vie familiale et votre existence sont en jeu», a-t-elle dit dans un entretien téléphonique. Mariée à un Français, elle a deux garçons franco-britanniques et dirige une école de langues à Paris.
Même état d’esprit chez Paul Johnson-Ferguson. Ce consultant financier qui travaille à Paris, est parvenu à obtenir des certificats de naissance traduits à temps pour demander la citoyenneté française. «Si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne, je serai traité comme tout autre étranger ici, on ne sait jamais. Je ne veux pas particulièrement devenir français, mais j’ai une aversion pour le risque, donc je préfère couvrir mes arrières», a-t-il déclaré. Selon Bloomberg, ils seraient 1,2 million de Britanniques à vivre dans un autre pays de l'Union européenne, et donc légitimement inquiets de la possibilité d'un Brexit.
Le Brexit ou la fin des privilèges pour les Britanniques ?
Si les Britanniques votent en faveur d’une sortie de leur pays de l’UE, leur droit à la résidence, au travail et aux diverses prestations sociales dans les autres pays de l’Union européenne seront renégociés dans un délai de deux ans comme le prévoit l’article 50 du traité de l’espace communautaire. Si les négociations échouent, ces privilèges ne pourront pas être maintenus, selon une note du gouvernement britannique publié le 29 février dernier.
Le 14 avril lors d’une conférence, Emmanuel Macron a estimé que le départ du Royaume-Uni aurait un impact négatif sur son économie. «Si vous quittez le club, quel genre de relation commerciale voulez-vous avec l'UE ?», a demandé le ministre français de l’Economie. «Comme la Norvège ? Très bien, mais n’oubliez pas qu'elle ne contribue pas au budget [de l'UE], qui est une condition préalable pour obtenir un accès au marché unique». L'inquiétude qu’un tel scénario se réalise est perceptible parmi les importantes communautés britanniques en Espagne, en Irlande, en France et en Allemagne. Selon l'Organisation des Nations unies, ces quatre pays de l’UE abritent le plus grand nombre de citoyens du Royaume-Uni soit au total environ 852 000.