Le Conseil de l'Europe a trouvé la solution à la crise des migrants : «N'ayez pas peur ! »
L'Europe doit cesser d'avoir peur des migrants a estimé lundi le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe. Il a appelé les Etats à favoriser l'intégration des réfugiés plutôt qu'à les dissuader de venir.
«L'année 2015 a [...] été marquée par la peur croissante suscitée par l'afflux continu de migrants, encore plus répandue que la peur du terrorisme», a déploré le commissaire Nils Muiznieks, dans son rapport annuel présenté lundi à Strasbourg devant les parlementaires de l'organisation paneuropéenne.
Il accuse cette peur de nourrir les préjugés anti-musulmans, déjà «très répandus» selon lui. Nils Muiznieks n'en n'est pas à sa première déclaration choc sur cette question.
Spécialiste de la lutte contre le racisme, il s'est publiquement exprimé à plusieurs reprises ces derniers mois contre les politiques «contre-productives» des Etats réticents à l'accueil des migrants, faisant allusion aux gouvernements ayant adopté des mesures visant ouvertement à rendre leur pays «moins attirant aux yeux des migrants, par exemple en réduisant les prestations auxquelles ils peuvent prétendre, en confisquant leurs avoirs, ou en limitant le regroupement familial».
Selon Nils Muiznieks, ces mesures constitueront toutes des obstacles à l'intégration, sans avoir d'impact majeur sur le nombre des futurs arrivants.
Le Danemark, la Suisse et l'Allemagne, ayant durci leurs conditions d'accueil pour les réfugiés, font partie des pays visés par le commissaire européen. Depuis le 5 février 2016, la police danoise a en effet le pouvoir de confisquer argent liquide et autres biens dont la valeur dépasse 10 000 couronnes (plus de 1 000 euros). Des mesures similaires visant la confiscation des biens des réfugiés sont également en vigueur en Suisse ainsi que dans les Etats du sud de l'Allemagne, notamment la Bavière.