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Syrie : l'ONU propose une solution avec Bachar el-Assad, l'opposition refuse

L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie a proposé une solution à la crise incluant le président Bachar al-Assad, mais l'opposition l'a catégoriquement rejetée, a déclaré le 16 avril à l'AFP un représentant de la délégation de l'opposition.

«Staffan de Mistura a proposé que le président Assad approuve la nomination de trois vice-présidents choisis par nous et qu'il leur transfère ses pouvoirs militaires et politiques, en ne conservant qu'une position protocolaire», a indiqué sous couvert d'anonymat un membre du Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe les principales factions opposées aux autorités de Damas.

Le 15 avril, lors d'une rencontre avec les forces de l'opposition syrienne, Staffan De Mistura «a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une proposition émanant de lui, mais sans en révéler les auteurs», a-t-il ajouté sans oublier de préciser : «Nous avons rejeté catégoriquement cette proposition».

Le sort de Bachar el-Assad demeure toujours une source de discorde

Le HCN insiste sur la formation d'un organe gouvernemental de transition, mais sans la présence du président syrien, dont il exige le départ préalable. «Nous ne pouvons pas accepter dans le futur organe de transition la participation de responsables qui ont commis des crimes contre le peuple syrien», a affirmé Salem al-Meslet, porte-parole du HCN, le 15 avril. L'opposition s'est en revanche dite prête à former un gouvernement de transition avec des diplomates et des technocrates des autorités syriennes actuelles.

Dans sa résolution 2254, l'ONU prévoit la formation de cet organe de transition d'ici l'automne et la rédaction d'une nouvelle constitution, avant l'organisation d'élections présidentielles et législatives courant 2017. Damas se dit prêt à envisager un gouvernement de coalition avec l'opposition, mais considère que le sort du président Assad est une «ligne rouge» qui n'est pas négociable.

Le chef de la délégation de Damas, Bachar al-Jaafari, a eu un premier entretien le 15 avril à Genève avec Staffan De Mistura. On ignore si l'émissaire spécial lui a fait part de cette proposition. Une nouvelle rencontre est prévue le 18 avril.

L'opposition syrienne de plus en plus isolée ?

Selon le responsable du HCN, le médiateur de l'ONU a tenté de justifier sa nouvelle proposition en affirmant qu'elle «pourrait résoudre la question du transfert des pouvoirs du président [...]en s'appuyant sur l'actuelle Constitution».

L'opposition, a-t-il poursuivi, se pose des questions sur la solidité du soutien à son égard des pays occidentaux, Etats-Unis en tête. «Nous avons noté que les Américains et les autres Etats qui nous soutiennent font des pas en arrière sur nos exigences concernant le départ d'Assad, la fin des sièges autour des villes syriennes, la livraison de l'aide et les violations de la trêve», a-t-il déploré.

Les discussions de paix sur la Syrie ont repris le 13 avril au Palais des Nations à Genève, siège européen de l'ONU, pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 270 000 morts et poussé des millions de Syriens à l'exil. Un premier round de pourparlers, qui s'était tenu le mois dernier, n'avait pas permis d'avancée majeure.