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Diplomatie polonaise : la Russie est plus dangereuse que la menace de Daesh «non existentielle»

Les hommes politiques polonais continuent à prononcer des accusations bizarres contre la Russie. Cette fois, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la plus grande menace pour l'Europe était Moscou et non pas les djihadistes.

«De toute évidence, l’activité de la Russie est une sorte de menace existentielle parce que cette activité peut détruire des pays», a mis en évidence Witold Waszczykowski, ministre polonais des Affaires étrangères, lors de la conférence annuelle sur la sécurité Globsec, qui s’est ouverte le 15 avril à Bratislava.

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En répondant à une question sur la menace posée par les groupes terroristes, le ministre a déclaré avec assurance que Daesh était une «menace très sérieuse», mais «pas existentielle pour l’Europe, de même que les grandes vagues de migrants».

Il a également parlé du futur rôle de l’OTAN à l’échelle globale et proposé de raviver une fonction de l’Alliance qu’elle remplissait lors de la guerre froide : «Servir de rempart contre Moscou». En outre, il a réaffirmé son espoir que la présence des forces de l’OTAN soit renforcée dans les pays de l’Europe de l’Est vers le début du sommet de l’alliance à Varsovie prévu en juillet prochain.

«Ce serait un symbole de la détermination à défendre le flanc oriental», a-t-il conclu.

D’après les paroles de Witold Waszczykowski, Moscou ne doit pas considérer le renforcement de la capacité défensive collective aux frontières de la Russie comme une provocation. Par contre, ce ne serait qu’une «action décisive de l’alliance» pour «dissuader des agresseurs potentiels». «Des signes de faiblesse sont souvent pris comme une incitation à l’agression», a-t-il poursuivi.

Les hommes politiques polonais font usage de rhétoriques antirusses provocatrices. Ils décrivent toujours Moscou comme une menace globale. En mars, le ministre de la Défense Antoni Macierewicz avait accusé la Russie d'être à l'origine du crash de l’avion du président polonais Lech Kaczynski à Smolensk en 2010 et précisé que Varsovie était devenue la «première victime du terrorisme russe dans le conflit actuel».

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De plus, le président polonais Bronislaw Komorowski a traité le défilé du 70e anniversaire du jour de la victoire à Moscou de «symbole de l’instabilité en Europe» et ce, même si l’Union soviétique a libéré la Pologne des nazis

«La place Rouge deviendra une place armée encore une fois. Les divisions qui ont attaqué l’Ukraine aux yeux du monde entier montreront leurs forces», avait-t-il déclaré il y a un an. 

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Suite à ces vives déclarations du ministre polonais, le président du comité des Affaires étrangères de la Douma, Alekseï Pouchkov, avait dénoncé ces propos sur son compte Tweeter. «Ce sont les ministres polonais qui représentent une menace existentielle au bon sens», s'était amusé le député russe.