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Non à l'association UE-Ukraine, le résultat officiel du référendum hollandais le confirme

Les électeurs néerlandais ont rejeté à 61% le traité UE-Ukraine, selon les résultats définitifs de la Commission électorale. Plus qu'un défi lancé à Bruxelles, ce «non» d'Amsterdam pourrait motiver la décision du Royaume-Uni et favoriser un Brexit.

Au total, 61% des électeurs ont dit «non» au traité, contre 38,2% qui se sont prononcés en faveur de celui-ci lors du référendum du 6 avril, a indiqué la commission. Environ 4,1 millions d'électeurs ont voté, soit 32,3% des personnes admissibles au vote, ce qui est au-dessus du seuil de 30% nécessaires pour que les résultats du référendum soient rendus valides.

Le gouvernement néerlandais devra maintenant débattre avec le Parlement sur les conséquences qui suivront cette décision. Le Premier ministre Mark Rutte a déclaré que «les Pays-Bas ne ratifieront pas le traité dans sa forme actuelle» et que par ailleurs, «le chemin à parcourir pour que les modifications acceptables y soient apportées sera très long».  

Ce traité sur un renforcement des liens au niveau politique, économique et de défense entre l'UE et l'Ukraine, qui est entré en vigueur le 1er janvier 2016, a déjà été ratifiée par tous les autres pays de l'Union européenne, ainsi que par l'Ukraine elle-même.

En ne voulant pas de l'Ukraine, les Pays-Bas défient la politique de Bruxelles

Pourtant, la question de ce traité de coopération appuyée entre Amsterdam et Kiev fait débat depuis plusieurs moi. Si la position de Bruxelles, qui voit d'un oeil bienveillant une intégration de l'Ukraine à l'UE à long terme, les Pays-Bas n'ont pas une vision aussi optimiste, bien au contraire.

A la fin du mois de mars, le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte avait déjà évoqué le cas ukrainien d'un ton de défi. Dans une interview pour le site NU.nl, Rutte avait déclaré que «si l’Ukraine doit en effet avoir de bonnes relations, tant avec l’Europe qu’avec la Russie, cela restera impossible si l’Ukraine devient membre de l’Union européenne».

En février dernier, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas Bert Koenders avait déjà lui, déclaré que «la loi sur le référendum obligera le gouvernement à repenser ses actions si le résultat est négatif».  Il a ensuite réfuté l’idée selon laquelle l’accord pourrait devenir le premier pas vers l’entrée de l’Ukraine en UE, une aspiration partagée par beaucoup d’Ukrainiens mais redoutée par les électeurs néerlandais qui croient que cela ne ferait qu’aggraver la crise migratoire en UE.

La volonté d'un Nexit des Pays-Bas pourrait convaincre les britanniques à dire non à l'Europe

Alors que le référendum hollandais était encore en préparation, les organisateurs de ce dernier avaient souligné que la question de l'Ukraine n’avait en fait que très peu d'importance pour eux, leur but premier étant de créer des opportunités pour une sortie des Pays-Bas de l'Union européenne. A l'instar de ce qui pourrait se passer au Royaume-Uni, où la possiblité d'un Brexit se fait sentir en vue du référendum qui devra avoir lieu en juin prochain.

Les sondages montrent d'ailleurs que les partisans du Brexit et ses opposants sont à parts égales dans les intentions de vote et au moins 20% des électeurs se déclarent toujours indécis.

L'attitude de défi adoptée par les Pays-Bas vis-à-vis de l'UE, Amsterdam exigeant clairement que Bruxelles revoit ses posisitons, pourraient ainsi motiver les citoyens britanniques à trancher sur la question et opter pour une sortie de l'UE. 

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