Réalisé par l’institut YouGov et publié vendredi par le journal britannique The Times, l’enquête marque une avancée de trois pour cent de la part des partisans du Brexit par rapport aux derniers résultats, parus dimanche dernier. Désormais, 45% des Britanniques voudraient quitter l'UE, contre 36% qui voudraient y rester.
Alors qu’un référendum sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne doit se tenir avant la fin 2017, l’écart entre les deux camps serait donc désormais de 9%, même si 19% des personnes interrogées par YouGov ont refusé de se prononcer.
Entre les deux sondages de l’institut, Bruxelles a présenté mardi 2 février un plan de réformes visant à maintenir les Britanniques au sein de l’organisation, en réponse à leurs exigences. Si les propositions ont semblé convaincre le Premier ministre David Cameron, qui a parlé d’un accord qui concilierait «le meilleur des deux mondes», l’enthousiasme n’était pas de mise dans l’ensemble de la classe politique outre-Manche.
Boris Johnson, le maire de Londres, a ainsi estimé qu’il faudrait que Bruxelles fasse «bien davantage» de compromis, alors que le chef du parti souverainiste Ukip Nigel Farage a qualifié de «pitoyable» la proposition de l’UE.
Si les Britanniques veulent partir, qu’ils partent !
Du côté de Bruxelles, les exigences du Royaume-Uni ne laissent pas de marbre.
De passage outre-Manche, le président du Parlement européen Martin Schulz a rappelé qu’il était un «fervent partisan» d’un Royaume-Uni qui resterait dans l’Union, même s’il a admis que la frustration était grandissante parmi ses collègues quant aux revendications du pays.
Lors d’une conférence à la London School of Economics vendredi, il a déclaré : «Les Britanniques testent souvent notre patience et notre bonne volonté avec leurs demandes continuelles. Ils sont exigeants. Ils se battent. Ils insistent. Ils ne veulent rien laisser passer».
Mais c’est surtout à l’abri des caméras que Martin Schulz se serait lâché. Selon le journal national The Independent, il aurait ainsi rapporté l’irritation de ses collègues européens, qui lui auraient dit : «On arrête pas une pierre qui roule. Si les Britanniques veulent partir, qu’ils partent !»
Aller plus loin : L’UE prête au compromis avec le Royaume-Uni pour préserver l'union