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«Il n’y a pas de place pour l’Ukraine dans l’UE», estime le Premier ministre des Pays-Bas

Alors que le chef du gouvernement néerlandais ne voit pas Kiev siéger parmi les membres de l'Union Européenne, les organisateurs du référendum néerlandais sur l'accord d’association Ukraine-UE disent franchement : «On s’en fiche de l’Ukraine.»

«Nous croyons que l’Ukraine doit avoir de bonnes relations, tant avec l’Europe qu’avec la Russie. Cela sera impossible si l’Ukraine devient membre de l’Union européenne», a indiqué le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte dans une interview pour le site NU.nl.

En outre, il a souligné que l’Ukraine et la Russie étaient fortement liées historiquement. Cependant, «suite aux événements dans l’Est de l’Ukraine et le rattachement de la Crimée à la Russie, il est peu probable que les deux pays réussissent bientôt à se réconcilier», a ajouté Mark Rutte.

«On s’en fiche de l’Ukraine, notre but, c’est le Nexit» 

Alors que le 6 avril, les Néerlandais tiennent un référendum sur l'accord d'association Ukraine-UE, ses organisateurs soulignent que cette question n’est pas de grande importance pour eux. Leur but, est de créer des opportunités pour le «Nexit», la version néerlandaise du Brexit.

«En fait, on s’en fiche de l’Ukraine, vous devez le comprendre», a indiqué Arjan van Dixhoorn, l’une des organisatrices et la présidente de l'association Burgercomité UE.

D’après elle, le référendum du 6 avril vise à créer des tensions entre les Pays-Bas et l’Union européenne. «Un référendum sur le Nexit était impossible jusqu’à maintenant. C’est pourquoi nous utilisons toutes les possibilités pour mettre la pression sur les relations entre les Pays-Bas et l’UE», a-t-elle expliqué au journal néerlandais NRC.

L’accord d’association Ukraine-UE est entré en vigueur à titre provisoire le 1er janvier 2016, ratifié par les parlements des 28 Etats-membres de l’Union. Cependant, si le peuple néerlandais se prononce contre, les autorités des Pays-Bas seront obligées de revoir leur position sur ce traité.

La décision du gouvernement néerlandais d’organiser un référendum sur l'association Ukraine-UE a été engendrée par une pétition, lancée par le blog Geenstijl, populaire chez les jeunes, par un think-tank, Forum voor Democratie, et par l'association Burgercomité EU. A la surprise générale, l’appel a permis de collecter plus de 450 000 signatures, obligeant ainsi l’administration à organiser un scrutin sur la question. Si plus de 30% de la population participe au vote, le gouvernement sera obligé de le prendre en compte.

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