Alors que des combattants de Daesh utilisent les réseaux sociaux pour recruter ou propager leur idéologie, des militants libyens ont recours à Facebook pour vendre ses armes, a indiqué l'observatoire indépendant Small Arms Survey, basé à Genève, qui a publié jeudi un rapport intitulé «le commerce en ligne des armes légères en Libye».
Le document présente une série de cas étonnants expliquant comment des armes légères et des systèmes d’armes sophistiqués font l’objet de publicités et sont vendus sur Facebook par des militants libyens.
Il indique que toute sorte de commerce d’armes aurait été impensable jusqu’à 2011, le gouvernement de Mouammar Kadhafi «réglementait strictement» le marché avant «la révolution et ses conséquences, ouvrant la voie à l’apparition d’un commerce illicite d’armes». Selon le papier, les arsenaux militaires de l’armée libyenne ont été appréhender par des «révolutionnaires», ce qui explique l’origine des armes trafiquées en ligne.
«De nombreux intervenants de ce nouveau marché ont commencé à utiliser les nouvelles technologies pour vanter leurs produits», souligne le document. Les ventes sur diverses plateformes de réseaux sociaux tels que Facebook «sont un des instruments utilisés aujourd’hui dans ce but».
Les offres comprennent une large variété d'armes mise aux enchères. Des mitrailleuses lourdes, par exemple, partent pour en moyenne 5 900 dollars. Des systèmes antiaériens, tels que le ZPU-2 ont reçu des offres s’élevant jusqu’à 62 000 dollars. La moyenne offerte pour des armes sans recul était 4 000 dollars.
La plupart des armes légères qui figurent sur les publicités en ligne ont été initialement achetées par l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avant 1992, majoritairement en provenance de l’Union soviétique, de Belgique et de Chine. Facile à monter sur les véhicules légers et des camionnettes, de telles armes sont toujours recherchées parmi les différents groupes de combattants en Libye et au-delà.
Mais outre les mitrailleuses et les lance-grenades qui sont relativement simples à utiliser, «la foire aux armes» de Facebook propose quelques systèmes de haute technologie réputés pour leur puissance de feu ainsi que leur efficacité. Il s’agit de différents types de missiles antichars, notamment soviétiques et occidentaux, y compris le 9M17 Fleyta (flûte), le 9M14 Malyutka et le 9K111 Fagot, accompagnés de trois missiles fabriqués par les Français, le MILAN M3.
Une poignée d’autres armes, telles que les fusils sniper anti-matériel de gros calibre, ont également été affichés sur Facebook, a fait savoir la recherche. Le Small Arms Survey a enregistré 1 346 ventes au cours de 18 mois. Selon le New York Times, Facebook a supprimé six groupes identifiés comme les plateformes où vendeurs et acheteurs faisaient affaire.
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