Les cinq ministres des Affaires étrangères examineront, entre autres, la viabilité actuelle de la trêve en Syrie, une initiative portée par la Russie, conçue en collaboration avec les Etats-Unis et entrée en vigueur le 27 février dernier.
Lors de la conférence de presse, Jean-Marc Ayrault a annoncé que la France veillera avec ses partenaires européens au respect total du cessez-le-feu. «Afin de garantir la crédibilité des négociations, la trêve doit être pleinement respectée et l'accès humanitaire libre et sans entrave», a-t-il indiqué. Même tonalité du côté de John Kerry qui, a cependant d'avantage ciblé Damas dans ses propos. «Toutes les parties doivent respecter la cessation des hostilités, coopérer dans la livraison d'aide humanitaire et respecter le processus de négociations visant à parvenir à une transition politique. Si le régime et ses alliés pensent qu'ils peuvent tester les limites [...] ils se trompent», a-t-il précisié. Il a en outre dénoncé les propos tenus la veille par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem. Ce dernier a refusé que le sort du président syrien Bachar el-Assad soit évoqué lors des négociations de Genève.
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Cette réunion intervient alors que les représentants du régime syrien et de l'opposition sont arrivés à Genève pour entamer, le 14 mars, des négociations indirectes qui doivent aborder pour la première fois de manière concrète l'avenir du pays. Les pourparlers se dérouleront dans des salles séparées avec des représentants du régime et de l'opposition. Après cette session qui s'achèvera le 24 mars, il y aura «une pause d'une semaine à 10 jours», après laquelle les pourparlers reprendront, a indiqué à l'AFP Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.
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La menace libyenne rapidement évoquée
Si le chef de de la diplomatie américaine s'est réjoui qu'au cours de ces trois dernières semaines, la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie a permis de libérer 3 000 km2 de territoire et de tuer 600 combattants de l'organisation terroriste, la Libye quant à elle demeure un sujet de préoccupation majeure. Alors que la crise politique tarde à être résolue, la communauté internationale semble incapable de contenir l'avancée de Daesh dans le pays. A ce sujet, le ministre des Affaires étrangères français s'est félicité de la proclamation, le 12 mars, d'un gouvernement d'union nationale à Tunis et il a fait savoir que la France pourrait, en concertation avec l'Union européenne et les Etats-Unis, soumettre au Conseil de sécurité une résolution qui mettrait en place des sanctions contre quiconque, s'opposerait à cette nouvelle autorité politique.
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