Clinton et Trump, les deux vainqueurs du «Super mardi», se rendent coup pour coup
Le «Super mardi» des primaires américaines, journée charnière qui présage du duel final pour la Maison Blanche, a fait ressortir les deux principaux favoris : l'homme d'affaires Donald Trump chez les Républicains, Hillary Clinton chez les Démocrates.
Les scrutins, qui ont eu lieu dans une douzaine d’Etats le 1er mars ont été un succès pour Donald Trump et Hillary Clinton. Et il n’a pas fallu attendre lontemps avant que ne commencent les «échauffourées» entre les deux.
«Nous allons rendre à l'Amérique sa grandeur», a annoncé le milliardaire en prononçant un discours devant ses partisans. De l’autre côté de la barricade, Hillary Clinton s’est écriée : «L’Amérique n’a jamais cessé d’être un grand pays», avant d’ajouter : «Nous devons faire de l'Amérique un pays qui marche pour tous.»
«Elle [Hillary Clinton] a été là trop longtemps. Si elle n'a pas réussi à améliorer les choses jusque maintenant, elle ne va pas les améliorer durant les quatre prochaines années. Ca va seulement être de pire en pire», a répondu le milliardaire après avoir regardé le discours d’Hillary Clinton, pour qui «le niveau du discours, dans l’autre camp, n’a jamais été aussi faible».
Alors que le milliardaire compte dans sa poche, depuis le 1er février, 10 des 14 Etats, les médias américains avertissent que Donald Trump est en passe de devenir inarrêtable.
Durant ce «Super mardi», Donald Trump a écrasé ses rivaux dans sept Etats dans sa course à l’investiture républicaine. Parmi les autres représentants des Républicains, deux outsiders se dessinent. Le sénateur Ted Cruz l’a remporté dans trois Etats, notamment l’Alaska, le Texas et l’Oklahoma. Quant au jeune sénateur Marco Rubio, après avoir subi une défaite en Virginie, où il nourrissait pourtant de réels espoirs, il a remporté le Minnesota – sa toute première victoire de ces primaires.
La représentante des Démocrates a pour sa part raflé tous les Etats, à la barbe du sénateur du Vermont Bernie Sanders – à l’exception de quatre où il l’a emporté.
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Bernie Sanders et l’establishment
La victoire la plus facile pour Bernie Sanders a eu lieu dans son Etat, le Vermont, où il a reçu selon un bilan provisoire, près de 86% des suffrages et où la foule lui a accordé un accueil digne d’une super star.
🔴SUPER TUESDAY Résultats du vote dans les 12 états concernés par ces primaires (avec @visactu) pic.twitter.com/JcMa1Cpcp6
— infos140 (@infos140) 2 mars 2016
«Il s’agit de faire une révolution politique. […] Les désillusionnés, les jeunes qui n’ont jamais voté, les noirs et latinos, homosexuels et hétérosexuels, immigrés, nous ne permettrons pas aux Donald Trump de ce monde de nous diviser», a déclaré Bernie Sanders devant ses partisans du Vermont après sa victoire.
La brasserie locale a rendu hommage à la campagne de Bernie Sanders par une citation spéciale «bière légèrement acide et visionnaire». Environ 300 caisses de cette bière ont été vendues en seulement cinq heures.
Zero gravity brewery's Bernie Weissen just in time for #SuperTuesdaypic.twitter.com/6bHrOHJhg9
— Megan Specia (@meganspecia) 1 mars 2016
La position des candidats sur l’establishment américain est l’un des sujets les plus conflictuels dans la course pour la Maison Blanche. Ce que dénonce le démocrate Bernie Sanders, qui a annoncé à plusieurs reprises être «irrité et dégoûté» par cette caste dirigeante.
Cependant, les médias de l’establishment lui ont répondu de façon cinglante en critiquant tout ce qui se rapporte à lui, de son âge jusqu’à sa prétendue naïveté.
Mais le pari de l’establishment démocrate sur Hilary Clinton n’est pas sans risque.
A noter que dans pratiquement chaque projection, Hillary Clinton bat de justesse le milliardaire Donald Trump, le candidat qui se rapproche de l’investiture républicaine. De l’autre côté Bernie Sanders obtient huit points d’avance sur «The Donald» au niveau national.
A l’ombre des Républicains et Démocrates, difficile d’exister pour les partis d’opposition
Dans les faits, plus d’une dizaine de partis prennent part aux élections américaines, mais ils sont complétement ignorés par les grands médias. Des anciens et actuels candidats à la présidence, interrogés par RT, ont expliqué pourquoi ils se retrouvent bloqués.
«Il est intéressant de voir que dans les deux partis politiques, les candidats qui ont des bons résultats sont des outsiders. Les gens dans les deux camps rejettent le leadership de leur parti», a estimé la candidate écologiste à la présidentielle américaine de novembre Jill Stein.
«Si on regarde les sondages, une grande partie des électeurs américains rejette les candidats des partis démocrate et républicain, l’un comme l’autre», a-t-il souligné, indiquant que le système politique américain ne fasait que réprimer l’opposition politique. «Ainsi, les médias ont tendance à ne pas parler de nous.»
Selon l’ancien candidat à la présidence Rocky Anderson, c’est précisément grâce à la couverture des médias que les candidats réunissent les soutiens nécessaires. Bien que son parti ait tenu, en 2012, un discours très similaire à celui de Bernie Sanders aujourd’hui, en parlant de révolution politique, de l’influence de la corruption exercée par l’argent, etc... les médias ne s’y sont pas intéressés.
«Et on voit la même chose avec le débat présidentiel à présent. La commission du débat présidentiel a été formée par les partis républicain et démocrate, ils l’ont créée pour maintenir tous les autres hors-circuit», a-t-il expliqué.