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L'octroi de la nationalité ivoirienne à l'ex-président Compaoré pose problème, selon le Burkina Faso

Le chef de la diplomatie burkinabé s'est vivement opposé à la naturalisation ivoirienne de l'ancien président burkinais Blaise Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire après avoir fui son pays à cause d'un soulèvement populaire, fin octobre 2014.

«Quelqu'un qui a été chef de l'Etat, qui a été un officier dans un pays, changer de nationalité de cette manière, ça pose un problème [...] Il devrait pouvoir rentrer et répondre à la justice», a déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Alpha Barry, au micro d'Oméga FM, le 28 février.

L'ancien leader du Burkina Faso, au pouvoir pendant 27 ans, avait fui son pays avec l'aide des militaires français à destination de la Côte d'Ivoire où ses liens d'amitié avec le président Alassane Ouattara sont de notoriété publique.

Blaise Compaoré fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef d'Etat burkinais, Thomas Sankara. Son éventuelle extradition dans son pays d'origine, même si elle paraissait déjà peu probable, semble ainsi quasiment exclue.

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Un règlement du conflit par la voie diplomatique

Depuis le 23 février, date de l'annonce de sa naturalisation, la polémique bat son plein. Le décret numéro 2014-701 sur l'octroi de la nationalité ivoirienne à Blaise Compaoré, daté du 17 novembre 2014, a été publié dans l'édition du Journal officiel datée du 18 janvier 2016, rapporte le magazine Jeune Afrique.

«Même si [...] on peut penser qu'il a le droit vu que son épouse est ivoirienne ça pose problème. Maintenant sur le pourquoi de cette décision, je pourrais mieux répondre quand j'aurai eu des discussions avec nos amis et partenaires ivoiriens», a ajouté Alpha Barry. Un décret sur la nationalisation de François Compaoré, le frère de l'ex-président, a également été publié.

En visite à Abidjan le 22 février dernier, Alpha Barry avait décidé de régler les différends existant entre les deux pays par voie diplomatique à l'issue d'une rencontre avec le président Alassane Ouattara.

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