WikiLeaks : la NSA a espionné Ban Ki-Moon et d’autres leaders mondiaux
Wikileaks a publié un nouveau trésor de documents très secrets révélant que la NSA avait espionné les entretiens privés de personnalités de premier plan, dont le chef de l’ONU, la chancelière allemande, et les Premiers ministres italien et israélien.
Selon ces documents, l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a écouté des réunions de haut niveau sur le changement climatique, l’économie internationale et même sur la façon de «faire des affaires avec [le président américain] Obama».
Une des révélations concerne le fait que la NSA a espionné un entretien privé entre le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon et la chancelière allemande Angela Merkel, durant lequel ils ont discuté de la lutte contre le changement climatique. Le but des écoutes, selon WikiLeaks, était de protéger les intérêts pétroliers des Etats-Unis.
RELEASE: TOP SECRET NSA recording of private meeting between UN's Ban KiMoon and Germany's Angela Merkel https://t.co/RwOVWzozrQ@UN
— WikiLeaks (@wikileaks) 23 февраля 2016
«Aujourd’hui nous avons montré que les entretiens privés du secrétaire général Ban Ki-Moon concernant le sauvetage de la planète du changement climatique ont été espionnés par un pays déterminé à protéger ses plus grandes sociétés pétrolières», a expliqué le fondateur du site Julian Assange.
Il a aussi ajouté que l’ONU allait très probablement réagir à ces fuites. «Nous avons auparavant publié les ordres d’Hillary Clinton pour que les diplomates américains volent l’ADN du secrétaire général. Le gouvernement américain a signé avec l’ONU des accords indiquant qu’il ne saurait agir ainsi envers l’ONU, sans même parler de son secrétaire général. Il sera intéressant de voir la réaction de l’ONU puisque, si le secrétaire général peut être pris pour cible sans conséquence, alors tout le monde, allant des dirigeants de la planète jusqu’au balayeur des rues est en danger», a-t-il conclu.
Ces documents secrets ont aussi mis en lumière d’autres rencontres tenues par des dirigeants importants et qui ont été espionnées par la NSA, y compris une entre les Premiers ministres israélien et italien Benyamin Netanyahou et Silvio Berlusconi, durant laquelle Netanyahou plaidait auprès de Berlusconi pour l’aider à traiter avec le président américain Barack Obama.
RELEASE: NSA intercept of Netanyahu talking to Belusconi about Israel's bust up with Obama https://t.co/erYje26bPppic.twitter.com/BpT255Xqx8
— WikiLeaks (@wikileaks) 23 февраля 2016
La NSA aurait espionné un autre entretien impliquant les ministres du Commerce de l’Union européenne et du Japon, chargés de débattre de derniers compromis potentiels dans le cadre des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
En outre, l’agence de sécurité a eu accès à une conversation entre l’ancien président français Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi, pendant laquelle Sarkozy relevait que le système bancaire italien sauterait bientôt «comme un bouchon».
Même l’agence de l'ONU venant en aide aux réfugiés n’a pas été épargnée par l’espionnage de la NSA. Les agents de renseignement américains ont gardé un œil sur les lignes téléphoniques des directeurs régionaux de l’organisation, y compris Bernard Doyle, représentant régional du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
WikiLeaks a aussi montré que la NSA avait ciblé la ligne téléphonique suisse appartenant à Johann Human, directeur de la Division des règles de l’OMC.
Le site est connu pour sa divulgation de documents secrets démontrant les abus de gouvernements, dont des informations sur la conduite de l’armée américaine en Irak et Afghanistan, sur des parties de l’accord secret de Partenariat Trans-Pacifique, ainsi que des documents que le directeur de la CIA avait sur son propre compte courriel.