Réactions optimistes mais prudentes après l’annonce d’un accord pour un cessez-le-feu en Syrie
L'accord de cessez-le-feu en Syrie annoncé par Moscou et Washington commence à faire réagir. Paris fait preuve de vigilance. Londres salue ce qui pourrait être «une étape importante». Moscou parle d’une chance de «mettre fin au carnage».
Le monde diplomatique est en ébullition. Alors que la Russie et les Etats-Unie ont trouvé un accord pour la mise en place d'un cessez-le-feu en Syrie, les chancelleries commentent une à une la décision.
Du côté de Moscou, le président Vladimir Poutine parle «d'une vraie chance de mettre fin à des années de sang et de violence». Il assure que le Kremlin fera «le nécessaire avec Damas, avec les autorités légitimes syriennes». Il souligne que la Russie compte sur les Etats-Unis «pour faire la même chose avec ses alliés et les groupes qu'elle soutient».
Poutine: Je voudrais espérer que l’ensemble des actions choisies en Syrie par la Russie et les USA seront soutenues https://t.co/udybRoUELs
— RT France (@RTenfrancais) 22 Février 2016
Le porte-parole du département d’Etat américain Mark Toner continue, lui, à mettre l’accent sur le fait que les conditions de la trêve concernent tous les belligérants, y compris Ankara. «Nous avons était très clairs quant à notre souhait de voir la Turquie arrêter ses bombardements», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.
Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a à son tour salué l’accord de cessez-le-feu en Syrie, mais a noté que son pays avait le droit de protéger ses frontières de toute menace. Il a exprimé son espoir de voir cette trêve être plus couronée de succès que la précédente.
Quant au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il a aussi appelé toutes les parties à se conformer au cessez-le-feu, le qualifiant de «signal d’espoir tant attendu».
Ban Ki-moon welcomes agreement by International Syria Support Group on nationwide cessation of hostilities in #Syriahttps://t.co/N8SNNYSnTG
— United Nations (@UN) 23 Février 2016
A Londres, on fait également dans le conditionnel : «S'il est mis en oeuvre pleinement et loyalement, cet accord constituera une étape importante pour faire baisser le terrible niveau de violence et contribuer à œuvrer pour un règlement politique» du conflit, a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond.
Foreign Secretary Philip Hammond welcomes announcement of Cessation of Hostilities in #Syria from 27 February. https://t.co/wshvbCDcTG
— Gareth Bayley FCO (@garethbayley) 22 Février 2016
En France, le tout nouveau locataire du Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault, se dit «très vigilent» quant à la mise en oeuvre de la trêve.
#URGENT🔴 : Paris reste très vigilant sur sa mise en oeuvre de bonne foi pour le Cesser-le - feu en Syrie ...
— Tre CY (@trecy54000) 22 Février 2016
Paolo Gentiloni, le ministre des Affaires étrangères italien, a salué la décision. Il souligne que son pays «prend sa part aux négociations» et que «tout le monde doit collaborer».
#Siria cessazione delle ostilità finalmente possibile in base a proposta Usa-Russia. Italia fa la sua parte, tutti devono collaborare
— Paolo Gentiloni (@PaoloGentiloni) 22 Février 2016
Le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier s’est également montré optimiste quant à l’accord, indiquant que la cessation des hostilités est «à portée de main, plus que jamais auparavant.» Il a ajouté que cela constituerait «une victoire dont on a grand besoin et un véritable rayon d’espoir pour le peuple syrien quand persévérance, ténacité et négociation paieront enfin.»
FM #Steinmeier: #Syria conflict parties not willing to respect ceasefire from Friday night on,must expect firm response from int'l community
— GermanForeignOffice (@GermanyDiplo) 22 Février 2016
A noter que quelques heures après l'annonce du plan russo-américain de cessez-le-feu, le président syrien Bachar el-Assad a a ordonné la tenue d'élections législatives le 13 avril. Cette annonce a été faite dans un décret du président syrien, fixant le nombre de sièges alloués à chacune des provinces du pays.
Bashar Assad calls for parliamentary elections in Syriahttps://t.co/9y52UaTjN4
— DAILY SABAH (@DailySabah) 22 Février 2016