«Les conclusions du Groupe de travail sur la détention arbitraire doivent être acceptées et leurs recommandations mises en place avec bonne volonté. Spécialement, les Etats qui revendiquent être à l'avant-garde sur les droits de l'Homme devraient donner un bon exemple, même s'ils ne sont pas d'accord avec les conclusions des experts des Nations unies», a-t-il déclaré.
Qualifiant les lanceurs d'alertes de «défenseurs clés des droits de l'Homme», Alfred Zayas a indiqué que l'ordre international dépendait de la cohérence et de l'application uniforme des lois internationales. «Une approche des droits humains à la carte érode la crédibilité du système dans son ensemble», a-t-il précisé.
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Des «compensations» à payer envisagées
Le Groupe de travail de l'ONU a estimé le 5 février dernier que la détention de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, était contraire aux engagements internationaux sur les droits civils et politiques. Il a appelé le Royaume-Uni et la Suède à assurer sa sécurité et son intégrité physique et à faciliter son droit à la liberté de mouvement ainsi qu'à lui «payer des compensations».
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Cet appel de l'expert de l'ONU sur les droits de l'Homme intervient alors que le 9 février dernier le parquet suédois a indiqué préparer une autre requête pour interroger Julian Assange malgré la décision de l'ONU. «Il s'est barricadé lui-même dans l'ambassade de l'Equateur, en prétendant être détenu. Une seule personne le détient, c'est lui-même», avait commenté le Premier ministre David Cameron. Il avait également proposé au fameux lanceur d'alerte de sortir de l'ambassade et de «se rendre à la justice intègre de la Suède pour mettre fin à cette lamentable saga».
Le fondateur du site lanceur d'alertes est réfugié dans l’ambassade d'Equateur, à Londres depuis 2012 lorsqu'il a adressé une demande d’asile politique à Quito. Julian Assange a été détenu à Londres en décembre 2010 à la demande des forces de l’ordre suédoises qui demandaient son extradition afin qu'il réponde d'accusations de viol portées contre lui. Il a peur, notamment, d'être extradé par le gouvernement suédois vers les Etats-Unis où il est poursuivi pour des infractions qui pourraient lui valoir de très nombreuses années de prison.
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