Bernie Sanders et Donald Trump prennent leur revanche. Après avoir échoué lors de l'ouverture des primaires démocrate et républicaine dans l'Iowa, les deux prétendants à la magistrature suprême enregistrent leur premier succès.
Selon les résultats partiels, le sénateur du Vermont a obtenu 60% des voix distançant largement l’ancienne secrétaire d’Etat, Hillary Clinton de 21 points. Quelques heures après les résultats, elle a reconnu sa défaite et réaffirmé qu’elle continuerait à «se battre pour chacun des votes dans chacun des Etats». Si sa victoire à la Pyrrhus présageait d'une bataille difficile pour remporter la primaire démocrate, la dernière victoire de Bernie Sanders vient confirmer que les futures échéances électorales promettent d'être rudes. «Les gens du New Hampshire ont envoyé un profond message à l'establishment politique», a déclaré ce dernier, visant ainsi directement sa concurrente démocrate.
Les observateurs de la vie politique américaine constatent que malgré le soutien des super délégués, elle est loin d'avoir enrayé la dynamique dont bénéficie son adversaire à la popularité grandissante, notamment chez les jeunes. De nombreux super délégués de la Convention nationale du Parti démocrate, acquis à la cause d'Hillary Clinton, seront chargés de désigner le candidat du parti à l'élection présidentielle américaine. Un facteur non négligeable qui pourrait atténuer la percée de Bernie Sanders dans l'opinion publique. Cependant, à l'instar de Bill Curry, ancien conseiller de Bill Clinton, certains responsables démocrates commencent à douter de la capacité d'Hillary Clinton à remporter la primaire dans son camp. Malgré ses nombreux soutiens financiers, à l'image de l'un des hommes les plus riches du pays, George Soros, le bulldozer comme on la surnomme souvent, commence à connaître quelques pannes.
De son côté, Donald Trump creuse également l'écart face à ses concurrents républicains en recueillant 34% des voix. Mais cela n'a pas empêché John Kasich, le gouvereneur de l'Ohio, très souvent loin des projecteurs, de créer la surprise en terminant deuxième avec 16% des voix. Ted Cruz, vainqueur du caucus de l'Iowa, et Jeb Bush sont au coude à coude pour la troisième place. Le sénateur de Floride, Marco Rubio, malmené lors du dernier débat républicain arrive cinquième.«Notre déception ce soir n'est pas à cause de vous. C'est à cause de moi. Je n'ai pas réussi samedi soir», a regretté le sénateur de Floride.
Auréolé de cette large victoire, le magnat de l'immobilier n'a pas été chiche en déclarations. «Melania m'a dit : si tu te lances dans la présidentielle, tu vas gagner. Elle avait raison», a-t-il déclaré en désignant son épouse présente à ses côtés.
Les regards vont désormais se tourner vers le Nevada et la Caroline du Sud, les prochains Etats à se prononcer à la fin du mois. Les résultats de ces deux Etats sont déjà très attendus et permettront peut-être de voir si une tendance claire se dessine chez les démocrates, comme chez les républicains.