Décidémment, les réseaux sociaux sont un outil de choix pour faire campagne. Après François Hollande qui, depuis quelques temps s'affiche volontiers sur Snapchat, outre-atlantique, le procédé va plus loin et devient plus osé : les partisans politiques de certain candidats n'hésitent plus à promouvoir leur choix politique via l'application dédiée aux rencontres, Tinder. Sauf que les modérateurs de l'appli n'en sont pas enchantés !
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Ainsi, aux Etats-Unis, deux femmes - l'une dans l'Iowa, l'autre dans le New Jersey - ont confirmé à Reuters vendredi avoir reçu un message du modérateur de l'application Tinder les avertissant qu'elles avaient été signalées à de trop nombreuses reprises en train de faire la promotion du candidat Bernie Sanders alors qu'elle tchataient avec des hommes sur l'application.
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Robyn Gedrich, 23 ans, a dit avoir envoyé des messages à 60 personnes différentes chaque jour ces deux dernières semaines pour tenter de les convaincre de voter pour le sénateur américain du Vermont dans sa course à l'investiture démocrate contre l'ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
La jeune femme, co-gérante d'un magasin dans le New Jersey, aguichait ses contacts avec le message «Do you feel the Bern...?», puis leur demandait de lui envoyer un SMS avec le texte «Work». Une fois que le contact envoyait le SMS, il commençait à recevoir de nombreux messages détaillant la campagne de Bernie Sanders accompagnés de liens permettant de s'inscrire en tant que bénévole. Depuis 48h, elle ne peut plus acceder à son compte Tinder.
Une autre jeune femme, Haley Lent, une photographe de l'Iowa âgée de 22 ans, a également déclaré via Twitter que son compte Tinder avait été bloqué pour les même motifs que Robyn Gedrich.
Haley avait même fait plus fort, en s'abonnant à un compte premium qui lui permettait d'envoyer une centaine de messages par jour à ses nombreux contacts et changer de ville. Ainsi, elle pouvait faire campagne pour Sanders dans d'autres Etats, comme le New Hampshire.
Selon ses dires, cités par Reuters, la jeune femme souhaitait savoir si ses contacts comptaient voter pour la primaire démocrate. Si ces derniers étaient indécis ou disaient qu'ils ne voulaient pas voter, elle faisait le maximum pour les convaincre de changer d'avis et les inciter à voter pour le rival d'Hillary Clinton.
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Contacté par l'agence Reuters, un porte-parole de Tinder, qui fait partie du Groupe Match Inc, n'a souhaité donner aucun commentaire sur cette affaire.
Les deux jeunes femmes ne sont pas les seules à utiliser le site de «drague» Tinder pour promouvoir leur candidat fétiche. Un groupe Facebook appelé «Bernie Sanders Dank Tinder Convos» compte par exemple 782 membres. De nombreux Tumblr sont également consacrés à la campagne de Bernie Sanders.