Voisinage dangereux ? Moscou et Washington construiraient des bases secrètes en Syrie
La Russie et les Etats-Unis construisent des bases militaires au nord de la Syrie à proximité de la Turquie et tout près l’une de l’autre, affirme le journal quotidien The Times, en prenant pour référence des témoignages de Kurdes syriens.
Selon les données des sources du journal britannique The Times dans le renseignement américain, les militaires russes renforcent en ce moment leur présence dans l’aéroport abandonné de la ville de Kameshli, située près de la frontière turque, et qui est contrôlé par les forces gouvernementales.
"La #Russie travaillerait avec tous les présidents des #EtatsUnis. Nous sommes ouverts" https://t.co/7MdgGw10zIpic.twitter.com/l1jtjOEeSr
— RT France (@RTenfrancais) 17 Décembre 2015
Dans le même temps, à peine à 50 kilomètres de Kameshli, dans la zone contrôlé par les Kurdes syriens qui combattent Daesh, on constate que les forces américaines établissent leur présence pour la première fois en Syrie, soulignent des activistes locaux. D’après eux, des dizaines de soldats américains édifient une base sur un ancien aérodrome agricole non loin des frontières irakienne et turque.
Selon l’activiste syrien Abu Jad Haskawi, basé dans la ville voisine de Hasakah, un centre de commandement et une piste d’atterrissage pour hélicoptères sont déjà apparus sur l’aérodrome.
Le colonel Steve Warren, représentant militaire des Etats-Unis à Bagdad, a confirmé qu’un nombre de soldats a été déployé mais a refusé d’entrer dans le détail. «A cause de la nature spéciale de ces forces, il est important de ne pas discuter spécifiquement d’où elles se trouvent», a-t-il confié.
Entretemps, les sources à l’intérieur des services de renseignement américains ont fait savoir à The Times avoir aperçu des militaires russes étudier la région pour accueillir d’éventuels renforts. Les autorités pensent que les Russes ont sélectionné un endroit le long de la frontière turco-syrienne où construire des défenses contre une possible action turque, dans une offensive contre les Kurdes par exemple.
Depuis le début de l’opération aérienne russe en Syrie, entamée le 30 septembre à la demande du président syrien, Moscou propose à la coalition internationale de la lutte contre Daesh menée par les Etats-Unis d’échanger des données de renseignement sur les positions des terroristes.
Cependant, malgré tous les efforts russes, Washington continue de refuser une telle coopération condamnant la stratégie russe de soutien au président légitime Bachar el-Assad. Moscou insiste pour sa part sur le fait que les troupes gouvernementales syriennes sont les principaux acteurs de la lutte au sol contre Daesh.