Maksim Litvinenko, le frère cadet d’Alexandre qui habite à Rimini, en Italie, a réagi au rapport publié ce jeudi sur la mort de ce dernier, en estimant qu’il était «ridicule» de culpabiliser le Kremlin dans cette affaire. Il a par contre déclaré qu’il croyaient que les services spéciaux britanniques avaient des motifs pour organiser le meurtre.
«Mon père et moi, nous sommes certains que les autorités russes ne sont pas impliquées. Ce n’est qu’une farce organisée pour mettre la pression sur le gouvernement russe», a dit Litvinenko à The Mirror, en ajoutant que c’était la seule explication au fait que l’enquête sur la mort de son frère n’a été lancée que 10 ans plus tard.
Maksim a qualifié le rapport britannique d’«attaque» envers Vladimir Poutine, en soulignant que les rumeurs affirmant que son frère était un ennemi de l’Etat n’avaient pas de fondement. Il a ajouté qu’Alexandre projetait en fait de revenir en Russie, et l’avait même partagé à ses amis.
«Les Russes n’avaient aucune raison de souhaiter la mort d’Alexandre», a-t-il souligné. «Mon frère n’était pas un espion, mais plutôt une sorte de policier… Il travaillait au FSB (Bureau fédéral de sécurité) mais là il luttait contre la criminalité, les meurtres, le trafic d’armes, les choses comme ça».
Litvinenko a été tué à Londres en novembre 2006, lorsque ses assassins présumés ont mis du polonium-210 radioactif dans son thé. Maksim a exprimé cependant des doutes quant à l’utilisation de ce poison en particulier, en notant qu’il aurait pu été administré a posteriori pour accuser les Russes.
«Il a pu être tué par un autre poison, le thallium peut-être, qui l’a tué lentement, et le polonium placé oportunément plus tard», a-t-il dit dans son interview, en ajoutant que les demandes d’exhumer le corps de son frère pour vérifier la présence du polonium ont été ignorées par la Grande-Bretagne.
«Maintenant, 10 ans après, le polonium aurais disparu de toute façon, donc nous ne le saurons jamais», a regretté Maksim.
Interrogé par RT en 2014, le frère d’Alexandre Litvinenko a regretté que ce meurtre se soit transformé en une «grande campagne de dénigrement contre le gouvernement russe et le président en particulier». «L’Occident met en ce moment beaucoup de pression sur la Russie. Le crash du vol MH17, la Crimée, la guerre en Ukraine, les sanctions antirusses et maintenant cette enquête – je ne crois pas que c’est une coïncidence».
En répondant à la question de savoir si la veuve d’Alexandre, Marina, continue d’affirmer que le Kremlin est responsable du meurtre, il a dit : «Elle habite à Londres, et pour survivre, elle doit jouer le jeu et s’en tenir à ce point de vue. Elle ne peut rien dire d’autre».
Jeudi, la Grande-Bretagne a révélé les résultats d’une «enquête publique» sur le meurtre d’Alexandre Litvivenko, fondée sur des documents classifiés et «les opinions personnelles des témoins». Le document accuse l’administration russe d’avoir «probablement» organisé l’assassinat.
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé les conclusions de l’enquête, en accusant Londres de politiser une affaire «purement criminelle».
«Afin de définitivement prouver ses dires, il faut présenter des faits. Dès que le côté britannique prouvera ses accusations, nous serons prêts à les examiner», a déclaré pour sa part l’ambassadeur russe à Londres Alexandre Yakovenko.