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Litvinenko : un procès pour incriminer les élites russes (VIDEO)

L’ex-officier du renseignement russe Alexandre Litvinenko a été empoisonné avec un isotope radioactif en 2006. La Haute Cour de Londres a accusé Viktor Ivanov, le chef du Service fédéral russe de contrôle des drogues dans l’enquête sur sa mort.

Les relations entre la  et le Royaume-Uni sont tendues et difficiles. Londres a accusé plus de 20 hautes personnalités politiques russes dans l’enquête sur la mort de l’ex-agent du renseignement russe Alexandre Litvinenko. La dernière personnalité mentionnée est Viktor Ivanov, le chef du Service fédéral russe de contrôle des drogues qui a expliqué à RT les objectifs réels de ce chaos. 

Les audiences publiques sur l’enquête Litvinenko ont commencé à la fin du mois de janvier. Litvinenko a été empoisonné par du polonium-210 il y a presque dix ans et les audiences publiques de ce procès doivent durer dix semaines. La tâche principale de l’enquête est d’essayer d’imputer ce crime au directeur du Service fédéral russe de contrôle des drogues Victor Ivanov.

Lors de la plaidoirie, le parquet britannique a déclaré que le rapport fourni par Litvinenko à une société de sécurité avant sa mort en 2006 portait des allégations sérieuses contre Ivanov, ce qui aurait pu donner un motif au Kremlin pour tuer l’ancien officier du KGB.

«Il est clair que je ne peux pas être la cible principale de cette attaque», a déclaré Vikor Ivanov à RT. «Ces pierres sont lancées au président de la Fédération de Russie et cela nous amène à ceux qui tirent les ficelles, à certaines élites politiques occidentales et à leurs services de renseignement. A ce niveau, on ne respecte pas les règles et on ne rend pas la justice».

Le témoin clé de ces nouvelles allégations est Dean Attew pour qui Litvinenko a travaillé. Il lui a fourni des rapports de vérifications préalables [due dilligence] pour son entreprise Titon, filiale de la société de sécurité Erinys. L’enquête prétend qu’avant sa mort, Litvinenko avait mené plusieurs enquêtes sur de hauts responsables politiques russes, dont Victor Ivanov.

«Il faut souligner que les accusations de la Cour Suprême se basent sur le témoignage de Dean Attew, témoin de l’affaire. Mais les éléments de l’affaire montrent clairement qu’en fait Dean Attew n’a pas été témoin, ni pu assister lui-même à des évènements qui se sont déroulés à Saint Pétersbourg au début des années 1990 et auxquels la Cour fait référence», a souligné Viktor Ivanov.

La Cour affirme que Litvinenko a fourni à Titon une série des rapports de vérifications préalables et reçu 5 000 dollars pour chacun d’eux. Litvinenko a ensuite partagé cet argent avec Iouri Chvets, l’auteur de ces rapports.

«La source des informations que Chvets aurait livrées à Litvinenko est inconnue. Mais la Haute Cour de Londres se juge en droit d’utiliser ces informations», a expliqué Ivanov.

Aucune autre partie au procès Litvinenko, y compris les auteurs des rapports n’auraient pu témoigner des mythes propagés par la machine de propagande du , a déclaré Ivanov.

«Ces informations émanent d’une source inconnue, autrement dit, une allégation a été utilisée par la Haute Cour et la Haute Cour a elle-même été utilisée cyniquement par certaines forces pour porter de fausses accusations».

Viktor Ivanov qui a travaillé au sein de la direction du FSB – le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, l’ex-KGB – à Saint Pétersbourg au début des années 1990, à l’époque où Vladimir Poutine était le chef de l’administration de la ville, précise le rapport, était un proche associé du puissant gang de Tambov, engagé dans des opérations de trafic de drogue.

Un de ces rapports présentait des «allégations sérieuses» contre Viktor Ivanov et Vladimir Poutine, a soutenu l’avocat de la famille Litvinenko, Ben Emmerson.

«L’intérêt principal de cette bataille était le port maritime de Saint Pétersbourg qui était utilisé pour faire passer la drogue venant de Colombie en Europe de l’Ouest via Saint-Pétersbourg», dénonce le rapport. «Quand Ivanov collaborait avec les bandits, il était protégé par Vladimir Poutine qui était responsable des relations économiques avec l’étranger», y lit-on.

L’enquête a révélé qu’Ivanov était devenu le fidèle «bras droit» de Poutine utilisé pour résoudre les problèmes nécessitant «de la pression et de l’intimidation».

«Ivanov a un accès direct à l’oreille de Poutine ce qui lui a permis de mettre sur les rails ses projets commerciaux», ont affirmé les enquêteurs.

«Ivanov a un accès direct à l’oreille de Poutine ce qui lui a permis de mettre sur les rails ses projets commerciaux», ont affirmé les enquêteurs.

Ben Emmerson a souligné que ce rapport était un motif suffisant pour faire assassiner Litvinenko. «Cet homme [Ivanov] appartient au crime organisé et tuerait s’il était en danger».

Selon l’enquête, deux Russes, Andreï Lougovoï et Dmitriï Kovtoun, sont responsables de l’assassinat de Litvinenko au polonium. Mais ce qui est intéressant, c’est que la même enquête émet des doutes sérieux sur la validité du rapport portant sur le rôle d’Ivanov dans ce meurtre et voudrait faire croire à la population que la divulgation potentielle de ces informations serait suffisante pour incriminer l’élite politique russe.

«En laissant de côté la question de savoir si cela est vrai, considérant le rapport et ce qu’il contient, son contenu est quand même très intéressant, n’est-ce pas ?», a-t-on entendu dire…

Lors de sa rencontre avec RT, Viktor Ivanov a parlé de mois de «fausses déclarations incriminantes» conduites au nom d’une cour britannique et propagées par les médias.

«Pendant les trois premiers mois de 2015 nous avons observé un grand nombre d’allégations et d’accusations fabriquées», a confié Viktor Ivanov à RT. «Il est évident que ces trois mois ont été utilisés pour mettre sur une fausse piste la communauté internationale toute entière et salir de hauts responsables russe. C’est aussi simple que ça. C’est un spectacle, une farce, une façon de frapper», a ajouté l’intéressé.

Ivanov n’a évoqué qu’une seule chose : il était en charge des activités de lutte contre le trafic de drogue à Saint Pétersbourg en 1993 quand il a saisi plus d’un tonne de cocaïne expédiée depuis la Colombie. Et en ce qui concerne le gang de Tambov et ses chefs, Viktor Ivanov a déclaré qu’il avait été démantelé et que ses chefs avaient été mis en prison.

L’auteur et spécialiste de la Russie Martin McCauley a déclaré que les affaires comme celle de Litvinenko serait toujours exploitées.

«Cela ne peut pas être une coïncidence, que ces allégations apparaissent maintenant. Neuf ans ont passé. Tout cela a été ressorti et cela sert à mon avis à le dénigrer et à le faire passer pour le méchant. Cela fait partie d’une campagne, très développée, pour diffamer le président russe Vladimir Poutine et le gouvernement russe. Cela reflète le très mauvais état de nos relations avec la Russie : la mafia, les gangsters, les meurtres de gangsters, les assassinats… c’est du sensationnel, très, très bon pour la presse et la télévision», a estimé l’analyste sur l’antenne de RT.