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Les sanctions levées contre l’Iran ne sont que de second ordre

Le président iranien semble célébrer sa victoire après la levée des sanctions. Mais la réalité n’a pas changé radicalement car même si certaines restrictions ont été levées, les plus pénalisantes d’entre elles restent en vigueur.

«Aujourd’hui est une journée pour un monde plus sûr», a déclaré le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, suite à la levée des sanctions internationales contre Téhéran. Le 16 janvier, l’organe de contrôle de l’ONU, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), a déclaré que l’Iran avait mis en œuvre toutes les mesures nécessaires contenues par l'accord conclu avec le groupe des 5+1 en juillet dernier, qui garantissait le caractère strictement civil du programme nucléaire iranien et rendait quasi-impossible la construction d'une bombe atomique.

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Le président iranien Hassan Rohani a même qualifié la mise en œuvre de l'accord de «victoire glorieuse» du peuple iranien, dans un tweet diffusé le 17 janvier.

Pourtant, tous les Etats ne partagent pas la joie de l’Iran. D’après l’accord de juillet dernier, toutes les sanctions n'ont pas encore été levées. Si 92 Iraniens et 466 sociétés ou groupements de la liste noire édictée par les Européens ont maintenant la permission d’entrer en Europe, l'Iran ne peut toujours pas importer ni fabriquer d'armes ou de missiles balistiques lors des cinq années à venir.

En ce qui concerne les sanctions imposées à l’Iran par les Etats-Unis, elles sont presque toutes restées en vigueur. Même le Trésor américain a souligné que seules les sanctions de deuxième ordre avaient été levées. Les banques américaines n'ont, par exemple, toujours pas le droit de travailler avec l'Iran.

«Nous disons depuis longtemps que même si le plan d’actions communes est consacré au programme nucléaire, il ne vise pas les autres domaines dans lesquels le comportement de l’Iran est toujours inacceptable. Nous n’allons pas lever nos sanctions imposées hors du plan d’actions communes», a précisé le secrétaire du Trésor, Jacob Lew.

«L’interdiction de commercer avec l’Iran est toujours en force», a-t-il poursuivi en soulignant que «l’Iran soutenait le terrorisme, déstabilisait la situation dans la région et violait les droits de l’homme». De plus, les comptes bancaires et les biens des autorités iraniennes aux Etats-Unis restent toujours «gelés».

Le même point de vue est partagé par la candidate démocrate aux présidentielles, Hillary Clinton, qui a appelé à une nouvelle série de sanctions contre Téhéran.

«L’Iran viole toujours les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU avec son programme des missiles balistiques. On doit lui opposer de nouvelles sanctions», a-t-elle mis en évidence.

Il n'empêche que depuis le 16 janvier, l’Iran peut nouer des contrats avec des filiales étrangères de compagnies américaines, recevoir des investissements dans la domaine pétrolier, acheter et prendre des avions en leasing, vendre des tapis et des produits alimentaires.

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