Les combats au sud-est de la Turquie forcent plus de 200 000 personnes à se déplacer
L’escalade de la violence, des affrontements persistants, des couvre-feux et la répression du peuple kurde entamés dans le cadre de l’opération militaire d’Ankara contre le PKK ont forcé des milliers de Kurdes à quitter leur maison.
L'opération militaire entamée par la Turquie contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a provoqué la plus grande vague migratoire qu'ait connu le sud-est du pays depuis 1990. Plus de 200 000 personnes ont en effet quitté les villes et les villages kurdes depuis le mois de juillet, d’après les estimations du quotidien turc Today’s Zaman.
Les relations entre le gouvernement et les représentants du PKK ont toujours été tendues car la partie turque du Kurdistan revendique son indépendance depuis plus de 35 ans. En 2012, les deux parties en conflit ont signé une trêve pour arrêter l’effusion de sang car plus de 40 000 personnes ont péri dans cette lutte depuis 1984. Mais le 16 décembre, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan a décrété une nouvelle opération militaire. Il a même déclaré que les offensives de l'armée ne cesseraient pas avant que le PKK ne soit «éradiqué».
Au moins 25 morts lors d'une opération de l'armée turque au #Kurdistanhttps://t.co/TbonDsXnsUpic.twitter.com/PTtZhuoMzk
— RT France (@RTenfrancais) 17 Décembre 2015
«Les opérations dans la région [...] se poursuivront avec détermination jusqu'à ce que l'ordre public ait été rétabli», a déclaré le chef des forces armées turques, le général Hulusi Akar, le 19 décembre.
L'offensive en cours mobilise environ 10 000 soldats appuyés par des chars et d’autres véhicules blindés. Elle se se concentre sur les villes de Cizre et Silopi près des frontières syriennes et irakiennes, ainsi qu'à Diyarbakir et à Nusaybin. Les civils ne cessent de dire que leurs villes et villages sont devenus un champ de batailles acharnées au vu du nombre croissant de trous que les balles laissent sur les murs des habitations.
L'armée turque a également indiqué que des avions de combats avaient décollé de la base de Diyarbakir pour aller bombarder des camps du PKK dans le nord de l'Irak.
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D’après les estimations encore provisoires, plus de 168 personnes ont déjà été péri dans les affrontements. Si le gouvernement turc précise que les militants du PKK sont des «terroristes», les civils, de leur côté, dénoncent cette opération comme «une opération de nettoyage ethnique et un génocide».
De son côté, le ministre turc de l’Intérieur a affirmé que pour le moment «2 200 armes et 10 000 engins explosifs avaient été saisis». Mais d’après le PKK, ce sont des armes qui servaient à lutter contre Daesh.