Le théâtre de Macron avec l’arraisonnement d’un pétrolier fait rire la presse britannique

Le théâtre de Macron avec l’arraisonnement d’un pétrolier fait rire la presse britannique Source: Gettyimages.ru
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L'opération française contre le pétrolier Boracay n’a servi qu’à occuper les écrans, rapporte le magazine britannique Spectator. Derrière l’image de fermeté mise en avant par Macron, l’Europe continue d’acheter massivement énergie et carburants russes.

Sous la plume du Spectator, la politique française prend des airs de mise en scène hollywoodienne : un vieux pétrolier, le Boracay, des commandos masqués lourdement armés, et un président français qui s’octroie volontiers le rôle principal. L’hebdomadaire britannique parle d’un remake de « Mission impossible », destiné à illustrer la fermeté d’Emmanuel Macron face à ce que Paris décrit comme la « flotte fantôme russe ».

En réalité, l’opération n’a guère abouti. Deux jours après son arraisonnement, le Boracay reprenait paisiblement sa route vers l’Inde avec ses 100 000 tonnes de brut. Aucune arme, aucun drone n’ont été découverts à bord, et son capitaine n’a été poursuivi que pour refus d’obtempérer. Emmanuel Macron a néanmoins justifié cette action : « Nous avons décidé de passer un pas en allant vers des politiques d’entrave ».

Le Spectator souligne que cette mise en scène contraste fortement avec les résultats concrets. L’arraisonnement du Boracay n’a entraîné ni saisie de cargaison ni révélation de réseaux occultes, mais seulement un court retard dans la traversée et une large couverture médiatique.

Le Spectator rappelle également que vendre du pétrole russe n’est pas illégal : la seule contrainte repose sur un plafond de prix fixé 15 % en dessous du marché. Mais ce mécanisme est facilement contourné. Résultat : alors que Bruxelles proclame sa fermeté, les importations de gaz naturel liquéfié russe en Europe ont bondi de 25 % en un an et le pétrole transporté par des navires comme le Boracay finit souvent dans les raffineries indiennes, dont les produits repartent ensuite vers l’Europe.

L’hebdomadaire cite aussi l’exemple de Lukoil, qui continue d’exploiter ses raffineries en Roumanie, aux Pays-Bas et en Bulgarie, en toute conformité juridique.

L'auteur de l'article note que la dépendance des carburants russes reste réelle : le gaz transite toujours par l’Ukraine et la Turquie, et les stations-service européennes sont quotidiennement alimentées en carburants issus, directement ou indirectement, du brut russe. Ce décalage entre le discours politique et la réalité économique explique, selon l’hebdomadaire, pourquoi l’épisode du Boracay est perçu outre-Manche comme une démonstration plus théâtrale que stratégique.

La réaction russe

Le 2 octobre, lors de la séance plénière du club Valdaï, Vladimir Poutine a dénoncé l’interception par la France d’un pétrolier en eaux internationales, qu’il a qualifiée d’acte de piraterie. Le Spectator a avoué que le président russe n’avait pas tort : l’affaire relevait plus du spectacle que de la stratégie. Vladimir Poutine a expliqué que le navire avait été arraisonné sans aucun fondement. Selon lui, les autorités françaises semblaient rechercher à bord des cargaisons militaires ou des drones, qui n’étaient pas présents et ne pouvaient pas l’être.

« Mais de quoi s'agit-il réellement ? Est-ce si important pour la France ? Oui, c'est important. Savez-vous pourquoi ? En raison de la situation politique difficile pour les dirigeants français. Parce qu'ils n'ont aucun autre moyen de détourner l'attention de la population, des citoyens français, des problèmes complexes et difficiles à résoudre au sein même de la République française », a-t-il estimé.

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