Stocks limités et risque d'escalade : les Tomahawk hors de portée de l'Ukraine

Selon le magazine The American Conservative, il est peu probable que l'Ukraine reçoive des missiles américains Tomahawk. En cause : des stocks américains insuffisants, l'incapacité de Kiev à les lancer, ainsi que le refus de Donald Trump de créer une nouvelle escalader du conflit qui amènerait à une confrontation directe.
Le président américain Donald Trump est peu susceptible de fournir à l'Ukraine des missiles à longue portée Tomahawk, et ce pour plusieurs raisons, a estimé le chroniqueur américain Ted Snider dans un article publié dans le magazine The American Conservative. Selon lui, la réalité est que les États-Unis disposent d'un stock limité de ces missiles, dont la production est inférieure à 200 unités par an.
De plus, selon l'article, même si Kiev recevait ces missiles, il ne pourrait pas les utiliser, car il ne dispose pas des plateformes nécessaires pour les lancer. Cependant, la raison la plus importante pour Snider est le fait que l'Ukraine ne pourra pas utiliser les Tomahawk sans les services de renseignement américains pour localiser les cibles et guider les missiles.
Dans le cas contraire, les États-Unis franchiraient une « ligne rouge » qui pourrait entraîner Washington dans un conflit direct avec Moscou. D’après le magazine, c'est précisément ce que Donald Trump a toujours refusé de faire, et c'est pour cette même raison que ces missiles ont été exclus de la liste des armes vendues à l'OTAN.
Les Tomahawk pour cibler le Kremlin
En septembre dernier, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir demandé au président américain de fournir à l'Ukraine un nouveau système d'armes, à savoir des missiles de croisière Tomahawk à longue portée pouvant atteindre plus de 2 000 km. Le chef du régime de Kiev a précisé que si ces armes étaient mises à la disposition de l'armée ukrainienne, leur cible serait Moscou, et en particulier le Kremlin.
La Russie a exprimé ses doutes quant à cette idée : le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré le 30 septembre que cette décision n'était « pas encore définitive », y voyant surtout « le résultat des pressions de l'Europe sur Washington, qui cherche à montrer qu'il écoute ses alliés ». Il a souligné que les États-Unis ne fournissaient pas ces armes « à n'importe qui » .
« Si les États-Unis considèrent l'Ukraine comme un État responsable capable d'en faire un usage approprié, c'est pour moi surprenant », a ajouté le chef de la diplomatie russe. Néanmoins, selon lui, « l'arrivée de Tomahawk en Ukraine ne changera rien sur le champ de bataille ».