Accord de 800 millions de dollars entre Damas et une entreprise émiratie pour le port de Tartous

La Syrie a signé un accord de 800 millions de dollars avec DP World pour moderniser le port de Tartous, visant à revitaliser l’économie post-guerre. Cet investissement s’ajoute à d’autres partenariats, comme avec CMA-CGM pour Lattaquié, marquant un tournant géopolitique. Les Émirats renforcent leur influence régionale via ce projet stratégique.

Le 13 juillet 2025, la Syrie a signé un accord majeur de 800 millions de dollars avec la société émiratie DP World pour développer et gérer le port de Tartous, situé sur la côte méditerranéenne.

Cet accord, signé en présence du président syrien Ahmed al-Chareh, marque une étape clé dans les efforts des nouvelles autorités islamistes pour reconstruire le pays. Selon l’agence de presse officielle Sana, l’accord vise à moderniser les infrastructures portuaires et à améliorer les services logistiques, renforçant la position de Tartous comme un hub économique régional.

Un des ports les plus modernes au monde

Qutaiba Badawi, chef de l’Autorité générale des ports terrestres et maritimes, a déclaré que cet investissement permettra au port, deuxième plus important après Lattaquié, de devenir « l’un des meilleurs au monde » et de repositionner la Syrie sur la carte économique internationale.

Cet accord s’inscrit dans une série d’initiatives économiques post-Assad, après la destitution de Bachar al-Assad en décembre 2024. En mai 2025, Damas avait déjà signé un contrat de 30 ans avec le géant français CMA-CGM pour gérer et développer le port de Lattaquié, avec un investissement de 230 millions d’euros. Un autre accord de 7 milliards de dollars a été conclu avec un consortium qatari, turc et américain pour reconstruire le secteur énergétique syrien.

Levée des sanctions occidentales

La levée des sanctions occidentales a facilité ces partenariats, permettant à la Syrie d’attirer des investissements étrangers. Le choix de DP World, qui remplace une société russe (STG-Engineering) évincée en janvier 2025 après un bail de 49 ans, symbolise un tournant géopolitique, notamment avec le retrait de la flotte militaire russe de Tartous, sa seule base navale méditerranéenne.

Cependant, des défis subsistent, comme l’instabilité régionale et les tensions avec le Liban voisin, où l’émissaire américain a évoqué une possible reconfiguration géopolitique (« Bilad el-Cham »). Cet accord reflète l’ambition des Émirats arabes unis, qui investissent massivement au Moyen-Orient, en Afrique et au-delà, pour renforcer leur influence économique et stratégique.