Arménie : Samvel Karapetian poursuit en diffamation des collaborateurs de Pachinian

Le dirigeant du groupe Tashir, Samvel Karapetian, a engagé des poursuites judiciaires contre des collaborateurs de Nikol Pachinian pour propos diffamatoires. Il réclame des excuses et une compensation financière. Parallèlement, des perquisitions ont été menées au siège des Réseaux électriques d'Arménie, une société qu'il contrôle.
Le directeur du groupe industriel et de construction Tashir, Samvel Karapetian, récemment arrêté en Arménie, a intenté un procès contre la porte-parole du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, Nazeli Baghdassarian, le chef adjoint de son cabinet, Taron Tchakhoïan, et le politologue Haroutune Mkrtchian, selon les informations publiées sur le site web des actes judiciaires Datalex.
L'homme d'affaires exige une réfutation publiques des propos diffamatoires à son égard et le versement de 9 millions de drams (environ 19,5 milles d'euros) à titre de compensation pour préjudice moral. Il insiste pour que la porte-parole du Premier ministre arménien présente des excuses publiques pour ses publications sur Facebook des 17 et 24 juin, dans lesquelles elle accusait Samvel Karapetian de s'autoproclamer martyr et d'intervenir dans la vie politique pour le compte d'un autre pays.
Le businessman exige également des excuses du politologue Haroutune Mkrtchian pour une série de déclarations faites à la fois sur Facebook et dans des interviews accordées à des médias pro-gouvernementaux. Mkrtchian a affirmé, notamment, que Samvel Karapetian soutenait l'Église apostolique arménienne à cause de ses propres ambitions politiques.
Dans le même temps, le chef du groupe Tashir exige des excuses de la part du chef adjoint de l'administration de Pachinian, Taron Chakhoyan, pour des publications faites sur Facebook les 17, 18, 21 juin et le 1er juillet, affirmant que Samvel Karapetian serait un « agent ». Le plaignant demande également des excuses pour des affirmations comme quoi sa gestion des Réseaux électriques d'Arménie aurait provoqué une crise énergétique dans le pays.
Perquisitions au siège des Réseaux électriques d'Arménie
Le matin du 8 juillet, les forces de l'ordre arméniennes ont fait irruption au siège des Réseaux électriques d'Arménie, appartenant à Samvel Karapetian, a rapporté la porte-parole de la société Natalia Sardjanian. Selon elle, les employés n'ont pas été autorisés à entrer dans les bureaux et se sont rassemblés à l'entrée du bâtiment. Les médias arméniens ont également indiqué que les forces de l'ordre procédaient à une perquisition au domicile du directeur général de la société, Narek Karapetian, neveu du chef du groupe Tashir.
Le 17 juin, une perquisition a été effectuée au domicile de Samvel Karapetian à Erevan. Le 18 juin, des agents de la Direction générale de la lutte contre le crime organisé du ministère de l'Intérieur arménien ont arrêté l'homme d'affaires, et le même jour, un tribunal d'Erevan a décidé de le placer en détention. Le chef du groupe Tashir est accusé d'avoir publiquement appelé à prendre le pouvoir. Après son arrestation, les autorités arméniennes ont annoncé leur décision de nationaliser et de mettre aux enchères la société « Réseaux électriques d'Arménie » qui lui appartient. Le 3 juillet, le Parlement arménien a adopté la loi correspondante.