Bilan de la «Guerre des 12 jours» : un conflit dévastateur entre Israël et l’Iran

La «Guerre des 12 jours» entre Israël et l’Iran, déclenchée le 13 juin 2025, a causé des centaines de morts et des dégâts majeurs, notamment sur les sites nucléaires iraniens. Malgré un cessez-le-feu le 24 juin, les violations persistantes menacent la trêve. Le Qatar a joué un rôle clé de médiateur.

La « Guerre des 12 jours », baptisée ainsi par Donald Trump, a marqué un tournant dans les tensions entre Israël et l’Iran. Déclenché le 13 juin par des frappes israéliennes inédites à plus de 2 000 km sur des sites nucléaires et militaires iraniens, ce conflit a causé des pertes humaines et matérielles considérables. Un cessez-le-feu a été annoncé le 24 juin 2025.

Le ministère iranien de la Santé fait état de 610 morts et de 4 700 blessés parmi les civils, tandis que des sources non officielles évoquent jusqu’à 856 morts, dont 710 militaires et 109 civils, incluant 40 femmes et 31 enfants. En Israël, les autorités dénombrent 28 morts.

Une paix incertaine

Les hostilités ont atteint leur paroxysme avec des frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan dans la nuit du 21 au 22 juin, suivies d’une riposte iranienne contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar. Cette attaque, bien que notifiée à l’avance, a exacerbé les tensions, le Qatar condamnant l’acte tout en jouant un rôle clé de médiateur.

Durant le conflit, l’Iran a revendiqué des tirs de missiles hypersoniques visant un centre du Mossad à Tel Aviv, des bases militaires de Tsahal et plusieurs centres de pouvoirs. De son côté, l'État hébreu a visé les infrastructures militaires et nucléaires aux quatre coins du territoire iranien.

Des violations du cessez-le-feu ont été rapportées des deux côtés, alimentant la crainte d’une reprise des hostilités. Sur le plan matériel, les dégâts sont également colossaux. En Iran, l’industrie nucléaire a été durement touchée, avec des efforts en cours pour évaluer et restaurer les sites endommagés, selon Mohammad Eslami, chef du nucléaire iranien.

En Israël, des missiles et éclats d’obus ont causé des destructions, notamment dans la région de Tel Aviv. La guerre a également perturbé l’espace aérien régional, avec des fermetures temporaires au Qatar, à Bahreïn, en Irak, au Koweït et aux Émirats arabes unis.

Le conflit a ravivé les tensions géopolitiques, Téhéran sollicitant une médiation des pays du Golfe pour négocier avec les États-Unis, offrant des concessions sur son programme nucléaire en échange d’une trêve durable. Ce bref mais intense conflit a mis en lumière la fragilité de l’équilibre régional. Malgré le cessez-le-feu, les accusations mutuelles de violations et les lourds bilans humains et matériels laissent présager des défis pour une stabilisation à long terme, dans une région déjà marquée par des conflits prolongés comme ceux de Gaza et du Liban.