Aleksandar Vucic annonce l’arrêt total des exportations de munitions serbes

Aleksandar Vucic annonce l’arrêt total des exportations de munitions serbes Source: AP
Le président serbe Aleksandar Vucic à Belgrade, en Serbie, le 17 juin 2025.
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Le président serbe a annoncé l’arrêt complet de l’exportation de munitions, affirmant que toute la production était désormais destinée exclusivement à l’armée du pays. Cette décision intervient alors que Moscou accuse Belgrade d’alimenter indirectement l’Ukraine via des pays membres de l’OTAN.

Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré ce 23 juin que toutes les exportations de munitions étaient désormais suspendues. « Nous n’exportons plus rien, nous avons tout arrêté », a-t-il affirmé, précisant que toute la production était désormais dirigée exclusivement vers les entrepôts de l’armée serbe. Vucic a expliqué que tout envoi à l’étranger ne pourrait se faire que sur décisions spéciales, rompant avec l’ancienne procédure simplifiée.

Le chef d’État a justifié cette mesure par la nécessité de protéger les intérêts du pays et de renforcer ses capacités militaires. Il a rappelé que 150 000 personnes vivaient directement ou indirectement de ce secteur et qu’il n’avait pas l’intention de les abandonner. Il a également souligné que la Serbie n’exportait que des munitions, et non des armes complètes.

Des accusations russes persistantes

La suspension annoncée par Aleksandar Vucic intervient dans un contexte tendu. Déjà le 28 mai 2025, le SVR, le service de renseignement extérieur russe, avait dénoncé publiquement des livraisons d’armes serbes à l’Ukraine via des pays tiers. Le communiqué évoquait l’utilisation de faux certificats d’utilisateur final et le passage par des intermédiaires tels que la Tchéquie, la Bulgarie, la Pologne et même certains États africains.

D’après les données du SVR, les entreprises serbes impliquées étaient des acteurs majeurs du secteur comme Yugoimport SDPR, Krusik, Prvi Partizan ou encore Sloboda. Ces sociétés auraient fourni environ une centaine de milliers d’obus et un million de cartouches, qui finiraient par être utilisés contre des soldats russes et des civils, ce que Moscou a qualifié de « convoi de la mort ».

Le 23 juin, une nouvelle déclaration du SVR est venue renforcer ces accusations, cette fois en précisant que les munitions serbes étaient livrées en kits à assembler dans des usines tchèques et bulgares pour masquer leur origine, soulignant que les entreprises serbes connaissent les véritables destinataires finaux de leurs produits.

Une posture d’équilibriste sous pression

Face à la gravité des accusations, Vucic a réaffirmé que toutes les exportations ét’aient actuellement suspendues. Il a précisé que toute reprise éventuelle ne pourrait se faire que sur décisions spéciales et au moyen d’une vérification stricte des documents. « S’il y a un doute sur le destinataire final, l’exportation sera stoppée », a-t-il déclaré. Pour l’instant, toute la production est dirigée exclusivement vers les forces armées serbes.

Il a toutefois souligné que la Serbie poursuivrait ses efforts pour maintenir ses relations commerciales avec des marchés jugés sûrs, comme l’Asie ou les États-Unis, où l’usine Prvi Partizan fournit depuis plus de dix ans des munitions utilisées sur le sol américain.

Le président serbe a également réaffirmé l’engagement de Belgrade à moderniser ses forces armées. Un grand défilé militaire prévu en septembre exposera les nouveaux moyens de l’armée serbe dont Vucic souhaite faire l’une des plus puissantes petites armées du monde.

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a rappelé début juin que Moscou attendait de la Serbie qu’elle prenne des mesures claires pour éviter que son matériel militaire n’arrive entre des mains hostiles à la Russie. Elle a déclaré que la Russie « prend acte des engagements annoncés » mais reste vigilante sur leur application concrète.

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