Trump et sa vision d’un monde à trois puissances

Donald Trump semble vouloir un monde où trois superpuissances dominent chacune leur région, selon le quotidien New York Times. Le président américain tenterait d’étendre l’influence américaine tout en négociant avec la Russie et la Chine, mais des ex-collaborateurs estiment que ses actions manquent de stratégie.
D'après le New York Times (NYT), les récentes déclarations et initiatives du président américain Donald Trump laissent à penser qu’il imagine un monde dominé par trois grandes puissances : la Russie, les États-Unis et la Chine. Selon le quotidien, cette conception rappelle l’époque impériale du XIXᵉ siècle, où les sphères d’influence étaient clairement délimitées.
L'article note que le locataire de la Maison Blanche a déjà clairement exprimé son ambition d’élargir la domination américaine dans l’hémisphère occidental, évoquant l’idée d’acheter le Groenland au Danemark, d’annexer le Canada et de reprendre le contrôle du canal de Panama. Ces gestes viseraient à affirmer la suprématie des États-Unis dans leur propre « arrière-cour ».
Sur le plan international, Donald Trump a souvent critiqué les alliés traditionnels des États-Unis et évoqué le retrait des troupes américaines stationnées en Europe et en Asie. Selon le NYT, cette posture pourrait indirectement renforcer la position de la Russie et de la Chine, « désireuses d’affaiblir la présence sécuritaire américaine » dans leurs régions respectives. Il est également souligné que le locataire de la Maison Blanche a, à plusieures reprises, loué le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping, qu’il qualifiait d’« hommes forts » et d’« amis proches ».
« La proximité compte »
Un élément clé souligné dans l’article est le rôle du secrétaire d’État Marco Rubio. Depuis sa prise de fonctions, ses deux déplacements majeurs ont été consacrés à l’Amérique latine et aux Caraïbes, preuve de l’importance accordée à cette zone dans la stratégie de Trump. Au Salvador, il a négocié avec son président Nayib Bukele pour que le pays emprisonne les migrants expulsés par les États-Unis, créant de fait « une colonie pénitentiaire américaine ». Il a aussi exercé des pressions sur le Panama concernant ses ports stratégiques. Déjà en 2022, en tant que sénateur de Floride, Rubio avait déclaré qu’un recentrage sur l’hémisphère occidental était « crucial pour la sécurité nationale et les intérêts économiques » du pays, rappelant que « la géographie compte » parce que « la proximité compte ».
« Aucune stratégie particulière »
Dans le même temps, une partie des responsables de l’ancienne administration Trump, interrogés par le NYT, sont convaincus que ses actions ne reposent sur aucune stratégie particulière.
Le terme « sphères d’influence » est né lors de la Conférence de Berlin de 1884-1885, au cours de laquelle les puissances européennes ont adopté un plan officiel pour se partager l’Afrique.