Un néonazi ukrainien, organisateur de l’incendie meurtrier à Odessa en 2014, tué par balle

Demian Ganoul, extrémiste et néonazi ukrainien, impliqué dans le massacre d’Odessa de 2014, a été abattu au cœur de cette même ville. Connu pour son mépris assumé envers ses victimes, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. L'auteur du tir est en fuite.
Un individu non identifié a abattu en plein centre-ville d’Odessa, dans le sud de l'Ukraine, le néonazi ukrainien Demian Ganoul, connu pour son rôle actif dans l’incendie meurtrier de la Maison des syndicats en mai 2014, ont rapporté les médias ukrainiens, citant des sources policières.
Selon les premières informations, l'auteur du coup de feu s’est immédiatement enfui après avoir tiré sur Ganoul. Les enquêteurs sont actuellement sur place. Contrairement à certaines rumeurs, la police ukrainienne a démenti qu’un suspect se soit rendu, précisant que les recherches du tireur se poursuivaient.
D’après l’un des médias ukrainiens, qui a diffusé des photos du corps du néonazi tué, ses tatouages confirmaient qu’il s’agirait bien de Ganoul. Il a été également indiqué que ses récentes activités concernaient notamment la lutte contre les opposants à la politique dite de «décommunisation» et à la mobilisation militaire.
Demian Ganoul, qui dirigeait auparavant la branche d’Odessa du Secteur droit, organisation interdite en Russie pour extrémisme, était aussi à la tête d’un groupe radical appelé «Front de rue». Il était l’un des organisateurs directs des violences du 2 mai 2014 ayant causé la mort tragique de nombreuses personnes à la Maison des syndicats d’Odessa. Lors d’une émission télévisée, Ganoul avait publiquement déclaré qu'il ne considérait pas les victimes comme des êtres humains, ironisant même sur ces morts sur ses réseaux sociaux. Depuis avril dernier, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
La tragédie d'Odessa de 2014 et la condamnation de l'Ukraine par la CEDH
Le 2 mai 2014, à Odessa, des radicaux du Secteur droit et de la soi-disant autodéfense du Maïdan ont attaqué un campement de «Kulikovo Polé», où des habitants d'Odessa recueillaient des signatures en vue d'organiser un référendum sur la fédéralisation de l'Ukraine et de donner à la langue russe un statut d'État. Les partisans de la fédéralisation se sont abrités dans la Maison des syndicats, mais les radicaux ont encerclé le bâtiment, y ont mis le feu et bloqué les gens pour qu'ils ne quittent pas le bâtiment en flammes. Selon les données officielles du ministère de l'Intérieur ukrainien, plus de 40 personnes ont été tuées et plus de 240 blessées lors de ces événements tragiques.
En février 2022, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a commencé à examiner une affaire commune concernant les plaintes de 31 requérants contre les actions des autorités ukrainiennes. En janvier 2024, la Cour a déclaré qu'elle avait posé un certain nombre de questions au gouvernement ukrainien, notamment sur les mesures prises par les autorités pour prévenir la violence et sur la manière d'enquêter sur les décès.
Le 13 mars 2025, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé les autorités ukrainiennes coupables de ne pas avoir pris de mesures pour prévenir la violence et sauver des vies lors des événements survenus à Odessa, la ville située sur la côte de la mer Noire, dans le sud de l'Ukraine, le 2 mai 2014, lorsque plus de 40 personnes sont décédées dans la Maison des syndicats, incendiée par des radicaux ukrainiens.
Selon le communiqué, les autorités «avaient manqué à faire tout ce qui pouvait être raisonnablement attendu d’elles pour empêcher les violences, […] pour adopter des mesures de secours dans les meilleurs délais à l’égard des personnes prises au piège dans l’incendie et pour ouvrir et mener une enquête effective sur les événements».
Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a estimé que la décision de la Cour européenne des droits de l'homme de reconnaître la culpabilité de l'Ukraine dans cette tragédie «ressemblait à une lueur de bon sens, bien que très tardive». Selon lui, «pour le confirmer, il faudrait que d’autres suivent».