RDC : le M23 s'impose à Bukavu malgré les annonces du gouvernement

Alors que Kinshasa a déclaré que ses forces tenaient la ville, les rebelles du M23 semblent renforcer leur présence dans Bukavu, marquant une nouvelle escalade du conflit dans le Sud-Kivu. L'Union africaine appelle à un «retrait immédiat» des combattants du M23 de cette ville de plus d'un million d'âmes.

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Le 14 février au soir, les rebelles du M23 sont entrés dans la périphérie de la ville de Bukavu. Selon la presse francophone, cette entrée des rebelles s'est faite «quasiment sans résistance de la part des forces armées congolaises». 

De son côté, la présidence congolaise a affirmé dans un communiqué publié dans la nuit du 15 au 16 février, que Bakuvu «envahie un court moment par les terroristes du M23, est contrôlée par l’armée congolaise et les vaillants wazalendo». 

Une version que semblent démentir nombre de vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrant des combattants du mouvement positionnés dans plusieurs quartiers clés de Bukavu, certains acclamés et accompagnés par des habitants.

Cet assaut de Bukavu, dont la population est estimée à plus d'un million d'habitants, vient s'ajouter à une série de victoires engrangées par le M23 dans l’Est de la RDC. Après avoir pris le contrôle de Goma fin janvier, les rebelles épaulés par l'armée rwandaise poursuivent ainsi leur avancée vers le Sud-Kivu.

L'UA met en garde contre «une balkanisation de la RDC»

Dans les heures ayant précédé leur entrée dans Bukavu, ceux-ci s'étaient notamment emparé de l’aéroport de Kavumu desservant la ville et présenté comme le dernier verrou militaire avant la métropole. Cette progression rapide inquiète Kinshasa, qui a réuni en urgence son conseil de sécurité pour discuter de la situation militaire et humanitaire.

Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a appelé la population à «rester debout face à l’ennemi et à se mobiliser derrière le président Tshisekedi». Pendant ce temps, les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires alertent sur l’aggravation de la crise dans l’Est de la RDC, où des dizaines de milliers de déplacés fuient les violences.

Réunie en sommet à Addis-Abeba, l'Union africaine a appelé ce 16 février «au retrait immédiat du M23 et de ses partisans», mettant en garde contre «une balkanisation de la RDC».

Alors que Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe du M23 et de renforcer sa présence dans l'est du pays. Kigali nie son implication, ce malgré les conclusions de rapports onusiens faisant état d’un appui logistique et militaire rwandais.