Google a fourni des outils d'intelligence artificielle à Tsahal durant sa guerre contre le Hamas
Le Washington Post révèle ce 22 janvier que Google a fourni des outils d'intelligence artificielle à l'armée israélienne au lendemain de l'attaque du 7 octobre 2023. Des services fournis à l'État hébreu dans un contexte de concurrence avec un autre géant américain de la tech : Amazon.
Un article du Washington Post, paru ce 22 janvier, cite des documents montrant que Google a «aidé directement» le ministère israélien de la Défense et l'armée israélienne.
Et ce, malgré les efforts de l'entreprise pour se distancer publiquement de l'appareil de sécurité nationale d'Israël après des protestations internes de ses employés contre un contrat de cloud computing avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou, souligne le quotidien américain.
Un employé de Google dans la division cloud aurait ainsi intensifié les demandes d'accès à la technologie d'IA de l'entreprise pour le compte du ministère israélien de la Défense. Ce dernier souhaitait étendre son utilisation du service Vertex de Google qui permet à ses clients d'appliquer des algorithmes d'IA à leurs propres données.
Israël a joué sur la concurrence entre Google et Amazon
Un des documents obtenus par le Washington Post montre qu'un employé de Google a averti que si la société ne répondait pas rapidement à cette demande, l'armée israélienne pourrait se tourner vers Amazon, son concurrent, dans le cadre du contrat Nimbus. Le projet Nimbus est un contrat de 1,2 milliard de dollars visant à fournir des services de cloud computing à l'armée et au gouvernement israéliens.
Bien que Google ait affirmé que le contrat Nimbus ne concernait aucune mission sensible ou militaire, les documents récupérés par le Washington Post ne précisent pas exactement comment l'armée israélienne a utilisé les capacités d'intelligence artificielle de Google. Des capacités qui ont pu être employées à des tâches administratives éloignées des zones de combat, souligne le quotidien américain.
Ce dernier rappelle également que Tsahal a utilisé un outil d'IA appelé Habsora, «développé en interne pour fournir aux commandants des milliers de cibles humaines et d'infrastructures à bombarder, contribuant ainsi à la violence à Gaza».
De nombreux outils d'IA utilisés pendant la guerre à Gaza
Cet outil repose sur plusieurs algorithmes pour analyser des données comme les communications interceptées et les images satellites, afin de localiser des cibles telles que des roquettes ou des tunnels. Selon le Post, certains commandants israéliens auraient cependant exprimé des doutes sur la précision de cette technologie.
L'armée aurait aussi utilisé «Depth of Wisdom» pour aider à cartographier les sols et sous-sols de l'enclave palestinienne, «Fire Factory» pour mettre à jour des plans de frappes performants et «Alchemist» pour perfectionner les plans de riposte après une attaque.
L'armée israélienne a investi massivement dans des technologies de cloud computing et d'autres systèmes informatiques, souvent en partenariat avec des entreprises américaines. Dès 2019, l'armée israélienne avait lancé son plan de modernisation intitulé «Momentum». En 2021, déjà, l'opération «Gardien des Murs» avait été qualifiée par l'armée israélienne de «première guerre de l'intelligence artificielle».