«Il se promène à travers l'Europe en mendiant et en faisant du chantage» : Fico tacle Zelensky
Le Premier ministre slovaque affirme qu'il en a parfois «marre» de Volodymyr Zelensky, qui d'après ses mots «se promène à travers l’Europe» en «mendiant» et en «faisant du chantage». Les tensions entre les deux hommes sont vives en raison du refus de Kiev de proroger l'accord de transit du gaz russe à travers l'Ukraine.
Lors d'une réunion parlementaire, Robert Fico a critiqué le comportement de Volodymyr Zelensky. La séquence a été diffusée le 10 janvier sur la page Facebook du Premier ministre slovaque.
«Je ne suis pas ici pour marcher main dans la main avec Zelensky», a-t-il déclaré, confiant «parfois» en avoir «marre de lui». «Il se promène à travers l'Europe en mendiant et en faisant du chantage, demandant de l'argent aux autres. Il faut que cela cesse», a-t-il enchaîné.
Le responsable politique slovaque est notamment revenu sur le refus de Kiev de laisser le gaz russe transiter par son territoire. Un approvisionnement énergétique dont dépend la Slovaquie. «Que ferons-nous quand il n'y aura plus de gaz ?», a-t-il lancé à son assistance. Les Allemands «ne nous enverront rien», a-t-il ajouté.
Avec l'interruption de l’arrivée du gaz par l’Ukraine, Robert Fico a ainsi souligné que d’une position où la Slovaquie était un pays qui «poussait» l’or bleu vers l’Ouest depuis la frontière ukrainienne, elle était devenue un pays au «bout du tuyau».
Les tensions entre les deux hommes sont vives depuis plusieurs semaines, sur fond de refus de Kiev de proroger l'accord de transit de gaz russe à travers l'Ukraine. Le 19 décembre, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Robert Fico a ainsi accusé Volodymyr Zelensky d’avoir cherché à le soudoyer, déclarant que ce dernier lui avait proposé de dédommager Bratislava grâce à des fonds russes gelés s'il acceptait de voter en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Tensions sur fond de transit du gaz russe
Tensions qui se sont aggravées après la rencontre entre Robert Fico et Vladimir Poutine à Moscou. Selon le Premier ministre slovaque lui-même, cette visite était une réaction au refus du locataire du Palais Mariinsky de poursuivre le transit du gaz à travers l'Ukraine.
Le géant énergétique russe Gazprom a annoncé l'arrêt du transit de gaz russe à travers l'Ukraine le 1er janvier 2025, à la suite du refus de Kiev de proroger un contrat signé en 2019 pour cinq ans avec une option de prolongation de dix ans.
«Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c'est un événement historique», s'est réjoui le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko, le 1er janvier. La Russie «perd des marchés, elle va subir des pertes financières», a-t-il assuré.
Une fin de contrat actée par la partie russe. «Ce contrat ne sera plus en vigueur, c'est clair, mais nous survivrons, Gazprom survivra», a déclaré Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse annuelle de fin d’année, précisant que l’Ukraine recevait de la Russie «entre 700 et 800 millions de dollars par an».