Flambée des prix du gaz en Europe : une conséquence directe de l'arrêt du transit de gaz par Kiev, selon une députée du Bundestag
La députée du Bundestag Sevim Dagdelen a critiqué l'arrêt du transit de gaz russe par l'Ukraine et exhorté l'Allemagne à activer le gazoduc «Nord Stream-2» tout en cessant les aides financières à Kiev. Selon elle, cet arrêt provoque une hausse des prix de l'énergie, menaçant l'industrie européenne.
Sevim Dagdelen, députée du Bundestag (Parlement allemand), de l'Alliance «Sahra Wagenknecht : pour la raison et la justice», a appelé les autorités allemandes à cesser de faire des «cadeaux monétaires» à Kiev après l'arrêt du transit du gaz par l'Ukraine et à lancer son approvisionnement par le gazoduc préservé «Nord Stream-2». «En arrêtant le flux de gaz russe vers l'Europe, l'Ukraine augmente encore les prix de l'énergie. Le gouvernement allemand et l'UE se réjouissent d'assister à la destruction de l'industrie européenne en raison des prix élevés de l'énergie», a-t-elle écrit sur X.
Sevim Dagdelen a également exhorté : «Lancez enfin Nord Stream ! Arrêtez de faire des cadeaux monétaires à Kiev !».
Le 2 janvier, ce point a aussi été évoqué par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. La diplomate a noté que la première victime de la stratégie prédatrice des États-Unis est la plus grande économie européenne, l'Allemagne, qui, depuis l'arrêt des Nord Stream 1 et 2, a été contrainte d'acheter du gaz à des prix beaucoup plus élevés et a donc dû procéder à la fermeture d'un certain nombre de sociétés allemandes majeures et légendaires.
En Europe, les prix du gaz ont atteint leur plus haut niveau depuis octobre 2023, dépassant la barre des 50 euros par mégawattheure, a rapporté le 2 janvier Bloomberg.
Gazprom (société de gaz russe) a annoncé l'arrêt du transit de gaz russe à travers l'Ukraine le 1er janvier 2025, à la suite du refus de Kiev de prolonger les accords sans lesquels la livraison de gaz est techniquement et juridiquement impossible. Le contrat de transit du gaz russe entre l'Ukraine et la Russie avait été signé en 2019 pour cinq ans avec une option de prolongation de dix ans. Un contrat que Kiev n'a pas souhaité prolonger au-delà du 31 décembre 2024. «Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c'est un événement historique», a déclaré le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko le 1er janvier.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises en décembre 2024 qu'il n'y aurait certainement pas de nouveau contrat pour le transit du gaz russe à travers l'Ukraine car il ne serait pas possible de renégocier l'accord quelques jours avant le Nouvel An. Le chef de l'État russe a souligné que c'était la partie ukrainienne qui avait refusé de prolonger le contrat, «bien qu'elle reçoive de notre part, entre 700 et 800 millions de dollars par an». «Ce contrat ne sera plus en vigueur, c'est clair, mais nous survivrons, Gazprom survivra», a-t-il ajouté.