Adhésion à l’OTAN : Kiev pourrait accepter une «solution provisoire», selon son futur ambassadeur à l’ONU

Adhésion à l’OTAN : Kiev pourrait accepter une «solution provisoire», selon son futur ambassadeur à l’ONU Source: AP
Andrij Melnyk (photo d'illustration).
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Lors d’une interview au quotidien allemand Berliner Morgenpost, l'ambassadeur ukrainien désigné auprès des Nations unies, Andrij Melnyk, a fait part des exigences de Kiev à l’égard de ses alliés. Si l’Ukraine pourrait accepter des garanties de sécurité, contraignantes pour les Occidentaux, l’adhésion à l’OTAN «reste sur la table».

«Une chose est claire : l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN reste sur la table», a assuré, au cours d’une interview au Berliner Morgenpost publiée le 27 décembre, le futur ambassadeur de Kiev à l’ONU, Andrij Melnyk.

Le diplomate, actuellement en poste au Brésil, était alors interrogé par le journaliste du quotidien allemand sur les garanties de sécurité que l’Ukraine «exigerait» si elle ne pouvait pas rejoindre le bloc militaire occidental «dans un avenir proche».

«Néanmoins, la question des garanties de sécurité revêt pour nous une importance centrale en tant que solution provisoire», a poursuivi le diplomate ukrainien. Et d’avertir : «Il faudra aller au-delà des promesses purement politiques comme le mémorandum de Budapest de 1994.»

Les engagements des Occidentaux devront être contraignants

Selon lui, les engagements que les Occidentaux prendront dans le cadre de ces garanties de sécurité réclamées par Kiev devront être «contraignants au regard du droit international au cas où l’Ukraine serait à nouveau menacée ou attaquée par la Russie». Ces garanties pourraient prendre la forme d’accords «bilatéraux et multilatéraux»

«Ce dont nous avons besoin, ce sont des engagements de défense solides de la part de nos alliés occidentaux», a-t-il insisté, ajoutant que de tels accords «pourraient également faire partie d’un éventuel traité de paix majeur avec la Russie».

Au-delà d’une éventuelle fin du conflit, l’interview accordée au Berliner Morgenpost était teintée d’optimisme à l’approche de l’investiture de Donald Trump. Le diplomate ukrainien, qui fut par ailleurs vice-ministre des Affaires étrangères (2022-2023), a déclaré avoir «hâte de travailler» avec Elise Stefanik, désignée par Donald Trump comme la future ambassadrice américaine aux Nations unies. Une élue new-yorkaise qu’il a dépeinte comme «un membre très influent de la Chambre des représentants» ayant «une ligne directe avec le président Trump».

Les Européens doivent davantage mettre la main au porte-monnaie

Andrij Melnyk a par ailleurs assuré ne pas croire «au sombre scénario» d’une diminution de l’aide militaire américaine à Kiev après le retour au pouvoir, à Washington, de Donald Trump.

«Il est particulièrement important que les Européens soient davantage mis en avant», a-t-il estimé sur ce point, soulignant que, à ses yeux, une zone économique affichant un PIB de «17 100 milliards d’euros» pouvait bien «absorber» toute compensation d’une éventuelle baisse du soutien de Washington à Kiev.

Interrogé sur la perspective d’une victoire du Friedrich Merz en Allemagne, à l’occasion des législatives anticipées qui doivent se tenir le 23 février, Andrij Melnyk a déclaré faire «confiance» au leader de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), donné favori par les sondages.

Fervent soutien de la cause ukrainienne, cet ancien député européen a notamment plaidé en faveur de la fourniture à Kiev de missiles de croisière Taurus. Sur cette question, Andrij Melnyk estime que Friedrich Merz – qu’il dit «bien» connaître – «devrait se positionner plus clairement». Selon lui toujours, les Verts allemands constitueraient «un partenaire idéal» pour former une coalition, taclant au passage le «parti de la paix» qu’est le SPD d’Olaf Scholz.

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