«Ça ne peut pas continuer comme ça» : des soldats ukrainiens font part de leur désarroi à un journal américain

Des militaires ukrainiens© Wolfgang Schwan/Anadolu Source: Gettyimages.ru
Des militaires ukrainiens conduisent un char de combat en direction de Pokrovsk, le 23 décembre 2024.
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Le Washington Post a publié le 26 décembre un article sur le moral d’une unité ukrainienne à l’occasion des fêtes. Au gré des témoignages quant à un éventuel cessez-le-feu, les militaires de Kiev ont fait part de leurs craintes, notamment quant à un potentiel arrêt de l’aide des États-Unis.

«Là où nous parlions de victoire auparavant, maintenant ce n’est pas clair», a concédé au Washington Post Kyrylo, commandant adjoint d’un bataillon de la 33e brigade mécanisée ukrainienne. «Personne n’a l’impression que la fin est proche», a-t-il déclaré au quotidien américain. «Le moral ne cesse de baisser, de pis en pis» a-t-il encore assuré.

Dans cet article publié le 26 décembre, alors que «l’Ukraine célèbre Noël» – dans ce pays qui compte une majorité d’orthodoxes –, le Washington Post a interrogé plusieurs soldats ukrainiens quant à un éventuel cessez-le-feu en 2025. Ces hommes, selon le journal, «ont déclaré qu’ils accueilleraient favorablement un sursis», tout en étant «sceptiques» quant à l’arrivée prochaine de celui-ci.

Les combattants ukrainiens sont «tout simplement épuisés», stipule encore le quotidien, citant Félix, un soldat de 39 ans, qui espère que l’investiture de Donald Trump pourra marquer un tournant dans le conflit, en faveur de pourparlers.

«Ça ne peut pas continuer comme ça», a-t-il assuré. «Nous nous retirons. Et ils poussent de plus en plus loin. Quel genre de victoire se produira-t-il ?», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Si nos responsables ne peuvent pas y mettre fin, peut-être que M. Trump le peut.»

Le quotidien a rapporté que certains soldats «craignaient» un arrêt du soutien militaire américain si Kiev persistait à revendiquer ses territoires perdus. D’autres, a ajouté le Washington Post, «ont reconnu qu’ils cédaient actuellement des terres, même s’ils continuaient à se battre».

«J’ai peur que nous soyons tout simplement abandonnés»

Au-delà des armes, ce sont les combattants qui manquent. Les soldats ont fait part au quotidien qu’il n’y aurait, par bataillon, qu’un seul chauffeur de véhicule blindé de transport de troupes. «Ce qui compliquerait la logistique pour transporter les troupes en toute sécurité entre les positions de tranchée», toujours selon le Washington Post.

«J’ai peur que nous soyons tout simplement abandonnés», a déclaré au média américainOleksandr, âgé de 26 ans. «Ce sont les pensées qui s’insinuent – que le soutien et les livraisons de nos alliés, les munitions, vont tout simplement cesser. Si nous n’avons pas cela, nous n’aurons rien avec quoi tirer», a-t-il ajouté.

La pénurie chronique de moyens humains au sein des forces ukrainiennes est régulièrement soulevée par la presse anglo-saxonne. Un manque d’effectifs qui, soulignait le Guardian dans un article au ton similaire, publié le 21 décembre, «a envenimé les relations entre Kiev et Washington» au cours des derniers mois, des responsables de l'administration Biden étant «irrités par le fait que Zelensky, et d’autres responsables exigeaient fréquemment plus d’armes, mais n’étaient pas en mesure de mobiliser les effectifs nécessaires pour remplir les rangs».

Des soldats ukrainiens avaient, notamment, confié au quotidien britannique que l’état-major avait ordonné aux unités de défense aérienne de «libérer davantage d'hommes pour les envoyer au front en tant qu'infanterie»

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