Guerre à Gaza : Nebenzia fustige l’utilisation américaine du droit de veto à l'ONU
Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a dénoncé le 11 décembre l’usage du droit de veto par les États-Unis, qu’il accuse de protéger Israël et de permettre la poursuite des violences à Gaza. Selon le diplomate russe, cette politique reflète les intérêts géopolitiques unilatéraux de Washington.
Le 11 décembre, lors d’un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies, Vassili Nebenzia a vivement critiqué les États-Unis pour leur usage récurrent du droit de veto.
«Le droit de veto a été conçu par les pères fondateurs de l'ONU afin de garantir le caractère équilibré des décisions prises par le Conseil de sécurité. Malheureusement, les États-Unis ne s’en sont jamais rendu compte», a déclaré le représentant de la Russie auprès des Nations unies.
Cette déclaration fait suite au veto américain opposé le 20 novembre à une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Cette motion, qui avait recueilli 14 voix sur 15, n’a pas pu être adoptée en raison de l’opposition des États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité. Nebenzia a qualifié cette décision de «dernière victime des intérêts géopolitiques bornés des États-Unis», ajoutant que Washington «donne une marge de manœuvre à la machine de guerre israélienne».
L’Assemblée générale des Nations unies a néanmoins adopté une résolution similaire, le 11 décembre, appelant à un cessez-le-feu «immédiat, inconditionnel et permanent» à Gaza. Cette résolution a été approuvée par 158 pays, tandis que les États-Unis et Israël figuraient parmi les neuf opposants.
Une critique de la politique américaine
Dans son discours, Nebenzia a souligné les conséquences humanitaires catastrophiques des attaques israéliennes à Gaza. «Depuis octobre 2023, plus de 44 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes», a-t-il affirmé, citant des chiffres rapportés par le ministère de la Santé de la bande de Gaza. Il a également dénoncé le soutien inconditionnel de Washington à Israël, déclarant que «si vous êtes un proche allié des États-Unis, alors les lois internationales ne s’appliquent plus à vous».
Nebenzia a également mis en lumière la contradiction entre les principes affichés par les États-Unis et leurs actions à l’ONU. «L’administration Biden a pris le parti de la force brutale, de l’inhumanité et de l’impunité totale», a déclaré le diplomate russe.
Pour sa part, Israël a réaffirmé sa détermination à poursuivre son opération à Gaza, estimant qu’un cessez-le-feu prématuré mettrait en péril sa sécurité. Les forces israéliennes poursuivent leurs opérations militaires, affirmant vouloir éliminer le Hamas et libérer les otages détenus à Gaza. Selon Tsahal, une soixantaine d'otages restent captifs depuis l'attaque du Hamas perpétrée le 7 octobre 2023.