Guerre à Gaza : Amnesty International accuse Israël de «génocide»
Un rapport d'Amnesty International accuse ouvertement Israël de commettre un «génocide» dans la bande de Gaza. L'organisation se base notamment sur la campagne de bombardements sur l'enclave gazaouie, le déplacement forcé de populations et les propos «déshumanisants» d'officiels israéliens.
Un rapport de l'organisation Amnesty International, publié le 5 décembre, accuse les forces israéliennes de perpétrer un «génocide» à l'encontre de la population palestinienne dans l'enclave gazaouie.
Intitulé «"On a l’impression d’être des sous-humains" - Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza», ce document de 300 pages met en exergue «suffisamment d'éléments pour conclure qu'Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza» estime l'ONG basée à Londres.
L'enquête se focalise sur les actions des troupes israéliennes dans l'enclave palestinienne, le ciblage des bâtiments résidentiels, le comportement des soldats à l'égard de la population civile ainsi que les déclarations des responsables israéliens.
Dans son rapport, Amnesty International affirme d'abord qu'Israël «a commis des actes interdits par la Convention sur le génocide, à savoir tuer, causer de graves atteintes à l'intégrité physique ou mentale et infliger délibérément aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique» avec «l'intention spécifique de les détruire».
Un rapport qui provoque l'ire d'Israël
Parmi les «éléments» qui permettent de «conclure qu'Israël continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza» depuis octobre 2023, l'ONG se base notamment sur les raids massifs israéliens, qui ont causé des pertes humaines et détruit des infrastructures civiles. Amnesty International rapporte qu'en janvier 2024 soit seulement quatre mois après le début du conflit, près de 62% des habitations étaient endommagées ou détruites, laissant 1,08 million de personnes sans abri.
L'organisation souligne qu'aujourd'hui environ 90% de la population gazaouie doit vivre dans des abris surpeuplés, souvent sans accès à l'eau potable. Une situation qui «les expose à une mort lente et calculée», affirme l'ONG dans son enquête. De plus, celle-ci pointe du doigt la responsabilité du gouvernement de Benjamin Netanyahou dans le retard de l'acheminement des vivres et de l'aide humanitaire.
Amnesty International reprend également les propos «déshumanisants» des officiels israéliens, à l'instar de ceux d'Itamar Ben Gvir. «Lorsque nous disons que le Hamas doit être éliminé, cela inclut ceux qui chantent, ceux qui les soutiennent, ceux qui distribuent des bonbons. Tous ces gens sont des terroristes. Ils doivent être éliminés !», avait déclaré le ministre israélien de la Sécurité nationale en octobre 2023.
Ce rapport a provoqué l'ire du chef de la diplomatie israélienne qui a qualifié l'organisation de «déplorable et fanatique». Amnesty Israël, branche distincte de l'organisation internationale, a également critiqué le document, évoquant une «analyse superficielle».