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Premières frappes aériennes de la Grande-Bretagne en Syrie, prémices d’une longue guerre

Quelques heures après la vote au Parlement britannique autorisant la campagne aérienne en Syrie, les avions de la Royal Air Force ont porté leurs premiers coups contre les combattants de Daesh en Syrie.

Quatre avions de combat Tornado équipés de bombes Paveway (225 kg) ont décollé dans la nuit de mercredi à jeudi depuis la base d’Akrotiri à Chypre, ont annoncé les médias britanniques. Les avions sont ensuite revenus sur la base sans leurs munitions, a fait savoir le correspondant de BBC.

Le ministère britannique de la Défense a confirmé que les avions ont fait partie de leur «première opération militaire en Syrie et ont effectué des frappes aériennes». Sept frappes «fructueuses» ont visé les champs pétroliers d’Omar dans l’est de la Syrie, contrôlés par Daesh, a précisé le ministère. Le but était notamment de porter «un coup très réel au pétrole et aux revenus dont dépendent Daesh», a déclaré à ce propos le secrétaire à la Défense Michael Fallon.

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Une campagne qui risque de durer longtemps

«Ce que nous demandons de faire à nos pilotes est compliqué et difficile», a souligné David Cameron, en parlant aux journalistes après le lancement de l’offensive britannique. «Cela va prendre du temps», a-t-il estimé, ouvrant la perspective d’une longue campagne militaire.

Six avions de combat Typhoon et deux Tornado seront acheminés sur la base britannique de Chypre pour renforcer les effectifs déjà présents sur place.

Suite à l’annonce de la décision de Londres de s’engager en Syrie et surtout de la durée possible de cette campagne, le cours des actions des producteurs d’armes européens a décollé. A elle seule, l’entreprise britannique BAE Systems s’est vu augmenter de quatre points, quelques heures après le décollage des premiers avions anglais depuis Chypre.

Au total, la valeur de BAE Systems a augmenté de 14% en une quinzaine de jours, depuis les attaques de Paris le 13 novembre.

Mercredi soir, le Parlement britannique a autorisé, au bout de 10 heures de débats, l’action militaire contre Daesh, soutenue par le Premier ministre David Cameron. 397 législateurs ont voté pour, et 223 ont voté contre, marquant ainsi une victoire «écrasante» des partisans à ses mesures, selon The Independent.

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Les avions britanniques effectuaient déjà des frappes contre les partisans de l’Etat islamique dans le pays voisin, en Irak. La Grande-Bretagne avait également déjà entamé des missions de reconnaissance au-dessus de la Syrie, et ces bombardiers survolaient déjà le pays sur leur route vers l’Irak.