«Sept complots terroristes liés à Daesh ou inspirés par son idéologie ont été déjoués ces dernières semaines au Royaume-Uni. Il est dans notre intérêt national d’arrêter les terroristes. Et arrêter Daesh signifie agir en Syrie», a martelé le chef du gouvernement britannique en s’exprimant devant la chambre basse du Parlement du pays lors du débat sur une possible campagne militaire en Syrie.
La participation de la Grande-Bretagne à la coalition internationale qui agit déjà sur le terrain signifiera «un plus grand impact militaire contre Daesh» et accélèrera le processus menant à un «meilleur avenir» pour la Syrie, d’après le Premier ministre.
Cependant, Londres «ne peut pas attendre que le processus de Vienne aboutisse» à la création d’un nouveau gouvernement : «Nous devons agir maintenant», a averti David Cameron.
L’objectif global des frappes aériennes britanniques sera de «briser» Daesh, de sorte qu’il ne représente plus de menace terroriste pour la Grande Bretagne ou, au niveau international, à la Syrie, à l’Irak et aux pays voisins. Le dirigeant a cependant ajouté que l’opération militaire ne sera d’ailleurs qu’une partie de la stratégie anti-Daesh du Royaume-Uni, qui visera aussi à couper court au financement de ce groupe et à défier son idéologie.
Une telle intervention serait pourtant absolument légale, du point de vue du Premier ministre, qui a cité la résolution 2249 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle tous les Etats membres de l’organisation à prendre «des mesures nécessaires» pour «éliminer le refuge» que Daesh s’est établi en Syrie et en Irak. Le responsable a aussi cité le droit de la Nation à une «défense légitime» dans le cas de menace à sa sécurité.
En ce qui concerne la question cruciale de savoir qui va contrôler les territoires repris sur Daesh, David Cameron a estimé que seuls les rebelles arabes sunnites «modérés» sont capables de contrôler les régions qu’ils habitaient traditionnellement, tels que Raqqa, actuel bastion de Daesh. 70 000 combattants syriens «modérés» agissent actuellement au sol, qui peuvent participer à un effort militaire contre Daesh, a souligné le dirigeant, accusant de nouveau la Russie de frapper les positions de ces «troupes d’opposition». De son côté, Moscou a plusieurs fois réfuté ces accusations, en soulignant qu’ils ne visaient que les cibles terroristes confirmées par les données du renseignement.
Pourtant, la marge de désaccord entre les pays occidentaux et la Russie «se rétrécit», sur fond de menace terroriste qui pèse sur plusieurs pays, a noté le Premier ministre. Des discussions avec la Russie «sont toujours en cours», a souligné David Cameron, en espérant que la «terrible» attaque sur l’avion russe qui s’est écrasé en Egypte va aider à «faire comprendre [à Moscou] que le vrai ennemi est l’Etat islamique».