La position ambigüe d'Israël sur les évènements en Syrie
Les multiples bombardements israéliens en Syrie sur les positions des forces iraniennes et de leurs alliés du Hezbollah ont facilité l'offensive djihadiste de Hayat Tahrir el-Sham sur la ville d'Alep. Les dirigeants de l'État hébreu assurent suivre de très près les évènements sur le territoire syrien.
La situation en Syrie profiterait-elle à l'État hébreu ? L'offensive de grande ampleur des groupes djihadistes sur le nord de la Syrie à Alep et à Hama met en difficulté l'axe iranien sur le territoire syrien.
En effet, la prise d'Alep par les djihadistes de Hayat Tahrir el-Sham (HTS) et d'autres mouvances radicales a été rendue possible en partie par l'affaiblissement des groupes pro-iraniens et notamment du Hezbollah. Certaines localités importantes autour de la seconde ville du pays étaient contrôlées par Téhéran et ses alliés, à l'instar de l'aéroport international d'Alep. Les nombreux coups de boutoirs subis par les raids aériens de Tsahal depuis de nombreux mois et l'étiolement des capacités militaires du parti chiite libanais au pays du Cèdre au Liban ont facilité l'offensive des djihadistes.
Netanyahou menace Assad
Un article de The Times of Israël publié le 1er décembre s'intitule d'ailleurs: «Les rebelles syriens profitent des succès d'Israël contre un axe iranien affaibli». L'auteur écrit notamment: «La raison principale du succès de l’offensive rebelle et de l’effondrement des forces du régime est l’efficacité des opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah et l’Iran depuis le 8 octobre 2023».
Un article du média saoudien Al-Sharq Al-Aoussat intitulé «Israël veut un affaiblissement et non un effondrement de la Syrie» souligne que l'État hébreu n'est pas mécontent de ce qui se passe sur le territoire syrien, entraînant un affaiblissement d'un des membres de «l'axe de la résistance» mené par Téhéran.
Toutefois, Benjamin Netanyahou a déclaré le 1er décembre: «Nous surveillons constamment ce qui se passe en Syrie». Il a également précisé: «Nous sommes déterminés à la fois à protéger les intérêts vitaux d'Israël et à préserver les acquis de la guerre».
Juste après le cessez-le-feu, le Premier ministre avait lancé un message à la Syrie de Bachar el-Assad, affirmant que le président syrien «jouait avec le feu». L'armée israélienne a mené de nombreux raids aux quatre coins de la Syrie sur des positions de l'Iran, du Hezbollah et de l'armée syrienne. L'État hébreu souhaite empêcher que la Syrie devienne un pays transit ou de repli pour les bases du Hezbollah. Israël, sans être allié avec les mouvements djihadistes, partage les mêmes objectifs.