Frappes en Russie : le feu vert de Washington «n'a aucune influence» sur la non-livraison des Taurus, assure Berlin
Selon un porte-parole du gouvernement allemand, le feu vert de Joe Biden à des frappes avec des missiles américains dans la profondeur du territoire russe n'affectera pas la décision du chancelier Olaf Scholz de ne pas fournir à Kiev des missiles de croisière Taurus.
«Oui, le gouvernement fédéral en était informé et non, cela n'a aucune incidence sur la décision du chancelier de ne pas livrer Taurus», a déclaré ce 18 novembre le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Wolfgang Büchner.
La veille, le New York Times, citant des sources, a rapporté que Joe Biden avait autorisé des frappes de missiles semi-balistiques ATACMS depuis le territoire ukrainien, dans la profondeur du territoire russe. Une information que l'administration Biden a pour l'heure refusé de commenter.
«Cela ne change pas notre évaluation pour le moment», a déclaré pour sa part le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors d'une visite chez Airbus Helicopters à Donauwörth, en Bavière. Il n’y a «actuellement aucune raison de prendre une décision différente» a-t-il ajouté.
Un missile qui «ne changerait pas la donne» selon Pistorius
«Le Taurus ne changerait pas la donne» avait-il déclaré la veille, dans une interview avec la chaine ARD. «Notre mission est différente. Nous devons désormais veiller à ce que l’Ukraine continue à recevoir un approvisionnement durable» a-t-il ajouté.
La livraison à l'Ukraine de ces missiles d'une portée de 500km est une question posée de manière récurrente aux décideurs politiques allemands. Celle-ci s'est notamment invitée dans la campagne pour les législatives.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a rappelé que la position de Moscou sur l'autorisation de frappes de missiles en profondeur du territoire russe avait été «formulée très clairement et sans ambiguïté» par le président russe.
Le 12 septembre, en marge du Forum des cultures unies à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine avait averti que la levée des restrictions sur les frappes de missiles dans la profondeur de la Russie «changerait considérablement l'essence et la nature même du conflit».
«Cela signifiera que les pays de l’OTAN, les États-Unis et les pays européens sont en guerre contre la Russie» avait-il précisé, soulignant que l'Ukraine n'était pas en mesure de mener de telles frappes.