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Israël-Gaza : sanglant anniversaire

Il y a un an, le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une attaque contre le territoire d'Israël. Ce jour-là, des centaines d'Israéliens ont été tués et pris en otage. Cette attaque a provoqué une escalade de la situation au Moyen-Orient. Retour sur la chronologie des évènements.

Le massacre pendant un festival de musique et la prise d’otages du Hamas, les bombardements massifs de la bande de Gaza et l’opération terrestre de Tsahal, la crise humanitaire dans l’enclave et le bilan humain sans précédent de ces événements : tout ce qui semblait inimaginable il y a encore un an est devenu réalité. Le 7 octobre 2023, un conflit armé d'une cruauté inédite éclate entre Israël et le Hamas. Un conflit qui a transformé la région entière en poudrière au bord de l'explosion. Les prémices sont déjà là avec l’opération israélienne contre le Hezbollah et les tensions avec l’Iran qui s'accentuent. Mais regardons en arrière: 365 jours de violences sans merci ont déjà fait bouger les lignes sur l’échiquier régional, voire mondial. Comment la communauté internationale a-t-elle réagi aux hostilités ? Pourquoi les tentatives de s’entendre sur un cessez-le-feu échouent-elles les unes après les autres ? Quel est le bilan de ce conflit ? La chronologie répond à ces questions.

Incursion du Hamas                                                        

Plus de 2 000 roquettes frappant le territoire israélien, l'incursion de centaines de combattants du Hamas, des combats et des massacres : c’est ainsi qu’a commencé le 7 octobre 2023 pour les Israéliens, jour où le pays se préparait à célébrer la fête juive de Simhat Torah.

L’ampleur de l’attaque a été sans précédent, touchant civils comme militaires, n'épargnant ni femmes, ni enfants. Le bilan humain s'est élevé à près de 1 200 victimes. 250 personnes ont été prises en otage. L’épisode le plus meurtrier restera l'attaque d'un festival de musique à ciel ouvert. La police israélienne dénombrera 364 victimes.
Le président de l’Autorité palestinienne et le Premier ministre israélien n’ont pas tardé à réagir à l’attaque du Hamas. 
« Le peuple palestinien a le droit de se défendre contre le terrorisme des colons et des forces d’occupation israéliennes », a déclaré Mahmoud Abbas le 7 octobre 2023. Benjamin Netanyahou s'est adressé aux Israéliens : « Citoyens d’Israël, nous sommes en guerre, il ne s’agit pas d’une opération, ni d’une nouvelle escalade, nous sommes en guerre. J’ai donné l’ordre de mobiliser les réservistes et d’infliger à l’ennemi une riposte d’une ampleur qu’ils n’ont pas connu jusqu’à maintenant. L’ennemi payera un prix qu’il n’a pas encore connu. »

« Épées de fer » contre « sauvages »

L’opération israélienne « Épées de fer » a commencé le jour même. Tsahal a d’abord repris le contrôle de toutes les localités frontalières du pays. Désormais, ses objectifs étaient d’éradiquer le Hamas et de libérer les otages. Coûte que coûte. La détermination d’Israël se lit clairement dans la déclaration du ministre israélien de la Défense : « J’ai ordonné le siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé. Nous nous battons contre des sauvages et nous agissons en conséquence. »

Gaza en ruine

Parallèlement au blocus, les bombardements aériens transforment la bande de Gaza en champ de ruines. Immeubles d'habitation, hôpitaux, écoles, marchés : les destructions sont partout. Le 17 octobre, l’hôpital palestinien ‘al-Maamadani’ est attaqué. 500 civils y sont tués, selon les autorités de la bande de Gaza. Israël n’a pas reconnu sa responsabilité : pour les responsables israéliens, l’explosion résulte du tir raté d’un missile depuis la bande de Gaza. Fin octobre, Tsahal entame son opération terrestre : d’abord dans la partie Nord, puis sur tout le territoire de l’enclave. Un succès militaire pour Tsahal, une catastrophe pour les habitants de l’enclave. Les raids aériens rasent des quartiers entiers, le bilan humain monte en flèche. Certains présidents - russe, turc, brésilien, sud-africain - déclarent publiquement considérer les actions d’Israël comme un génocide. La Bolivie rompt ses relations diplomatiques avec Israël. La Chili, la Colombie, la Turquie, la Jordanie, l'Afrique du Sud rappellent leurs ambassadeurs.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, tire la sonnette d’alarme : « 
Gaza est en train de devenir un cimetière pour enfants. Des centaines de filles et de garçons seraient tués ou blessés chaque jour. Plus de journalistes auraient été tués en quatre semaines que dans aucun autre conflit ces trois dernières décennies. Davantage de travailleurs humanitaires des Nations unies ont été tués qu’au cours de toute période comparable de notre organisation. »

 Catastrophe humanitaire à Gaza

Fin octobre 2023, un million et demi de Gazaouis ont quitté leurs foyers. Les camps de réfugiés sont surpeuplés. La famine, la soif, le manque de médicaments créent un terrain propice aux maladies. Les premiers camions d'aide humanitaire arrivent par Rafah, point de passage à la frontière égyptienne. La situation humanitaire est désastreuse: l'accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments est des plus limités.

Otages du Hamas

Et lorsque l’ONU reproche à Israël d’avoir causé une situation catastrophique à Gaza, les Israéliens évoquent les 250 otages retenus par le Hamas. Tel Aviv clame faire de leur libération une priorité dès les premiers jours du conflit.

Fin novembre 2023, le Hamas libère 105 otages en échange de 240 Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. L’accord et le court cessez-le-feu qui s'ensuit, est le fruit de la médiation du Qatar et de l’Égypte. Plus tard, les opérations terrestres israéliennes permettent d'en libérer quelques autres, mais tous n'auront pas cette chance : le 1er septembre 2024, l’armée israélienne retrouve les corps de six personnes dans un tunnel du Hamas. Ceux qui ont survécu témoignent des conditions abominables de leur captivité, marquée par la torture, la faim, l'obscurité. Plusieurs dizaines d’otages seraient toujours retenus dans les tunnels de Gaza.

 Réactions internationales

Le conflit a divisé la communauté internationale. Tant au niveau politique qu’au niveau des simples citoyens. Des manifestations sont organisées dans les différents coins de la planète. Les uns appellent à la libération immédiate des otages et soutiennent les actions d’Israël, les autres accusent Israël de violer sans scrupule le droit international et de s'en prendre délibérément aux civils de la bande de Gaza. La fatigue qu'engendre le conflit se fait sentir même en Israël. Les Israéliens descendent dans la rue pour exiger du gouvernement Netanyahou un accord avec le Hamas permettant de sauver les otages.

Les débats font également rage au niveau politique, notamment à l’ONU. En octobre 2023, l’Assemblée générale adopte une résolution appelant Israël à un cessez-le-feu. Problème : cette résolution n’est pas contraignante, à la différence de celles du Conseil de sécurité de l’ONU. Une instance au sein de laquelle Israël profite du soutien inconditionnel des Etats-Unis qui, en tant que membre permanent, mettront systématiquement leur veto à toute décision allant à l'encontre des actions israéliennes.

Compromis impossible ?

Plusieurs tentatives de s’entendre sur un accord du cessez-le-feu ont échoué depuis. Les médiateurs ne réussissent pas à trouver ne fût-ce qu'un compromis qui arrangerait les deux parties. Israël insiste sur la libération du plus grand nombre d'otages et le contrôle sur la frontière entre l’Egypte et Gaza. Le Hamas, lui, réclame la fin totale des combats et le retrait de Tsahal de la bande de Gaza. Mais les négociations peinent à aboutir : tantôt les parties jugent inacceptables les conditions de l’adversaire, tantôt elles s’accusent mutuellement des attaques. Et les combats se poursuivent dans la Bande de Gaza.

Escalade interminable

Le 7 mai, les chars israéliens entrent à Rafah, le bastion le plus au sud du Hamas. Quelques semaines après, le leader du mouvement, Ismaël Haniyeh est assassiné à Téhéran. Le Hamas accuse Israël, or l’Etat hébreu garde le silence. Aujourd’hui, Tsahal poursuit son opération dans la bande de Gaza et les bombardements israéliens font toujours plus de victimes civiles.

Au 1er octobre 2024, donc en un an, près de 42 000 personnes ont été tuées dans les bombardements, dont 200 membres d'organisations humanitaires et autant de journalistes. C’est deux fois plus que le nombre de victimes des combats en Ukraine en 10 ans de conflit. Et ce bilan ne fait que s’alourdir de jour en jour.