L’armée israélienne a lancé, dans la nuit du 5 octobre, des raids massifs contre la bande de Gaza, déclarant ce 6 octobre déployer des troupes supplémentaires dans les environs de l’enclave palestinienne à la veille de la première commémoration de l'attaque de Hamas ayant déclenché la guerre en 2023.
L’agence de presse palestinienne WAFA a fait état ce 6 octobre de bombardements massifs depuis la matinée sur Gaza-ville, Rafah et Al-Zawaida, parallèlement à une invasion terrestre dans l’est de Jabalia «qui a piégé des dizaines de familles». Des obus d'artillerie et des drones ont ciblé des zones résidentielles à Jabalia, provoquant des «destructions généralisées» et «plusieurs morts», ajoute WAFA, qui signale que le journaliste palestinien Hassan Hamad figure parmi les victimes.
Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne avait annoncé l'encerclement de la zone de Jabalia, dans le centre de la bande de Gaza, où le Hamas tentait de «reconstituer ses capacités opérationnelles».
L’agence WAFA avait rapporté auparavant que des avions militaires israéliens avaient lancé dans la nuit une série de raids massifs sur Jabalia et Beit Lahia, dans le nord de Gaza, et sur le camp de Nuseirat, au centre de la bande, ajoutant que l'artillerie de l’occupation avait ciblé diverses zones de Gaza-ville.
Au cours des dernières 24 heures, les troupes militaires israéliennes ont commis «trois massacres» dans la bande de Gaza, entraînant la mort de 45 civils palestiniens et la blessure de 256 autres, a rapporté de son côté le ministère de la Santé de Gaza.
Au moins 27 bâtiments ont été touchés par différentes frappes israéliennes au cours des dernières 48 heures, y compris des écoles et des centres de déplacés, ajoute la même source.
Une mosquée et une école bombardées à Deir Balah
Au moins 24 personnes sont mortes à Deir Balah, dans le centre de la bande de Gaza, suite à des frappes israéliennes sur une école et une mosquée accueillant des déplacés, a annoncé ce 6 octobre le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne dans un communiqué, ajoutant que ces frappes avaient fait des dizaines de blessés.
«Un certain nombre de corps d'enfants sont arrivés à l'hôpital avec la tête coupée, en plus d'un grand nombre de blessés graves», a rapporté de son côté l’agence de presse palestinienne WAFA, soulignant que l'hôpital souffrait d'une «grave pénurie de matériel médical et d'un manque de médicaments» pour soigner les blessures.
L'armée israélienne a, pour sa part, revendiqué ces frappes, affirmant avoir ciblé un «centre de commandement et de contrôle du Hamas dans une structure qui servait auparavant de mosquée et d'école», en référence à la mosquée des Martyrs d'Al-Aqsa et à l'école Ibn Rushd qui ont respectivement été ciblées.
Les autorités sanitaires de Gaza ont en outre révélé que le secteur de la santé dans l'enclave avait subi des pertes importantes, avec 986 professionnels tués depuis le 7 octobre 2023. Par ailleurs, 130 ambulances sont devenues inutilisables «en raison d'attaques directes et de dommages subis tout au long de l'agression israélienne incessante», déplore la même source.
140 écoles de l'ONU attaquées par Israël
L'Agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) avait déclaré le 4 octobre que trois de ses écoles avaient été touchées au cours des derniers jours, tuant 21 personnes. Ces écoles abritaient environ 20 000 personnes.
L'agence a ajouté que depuis le début de la guerre, plus de 140 de ses écoles avaient été attaquées, soulignant qu'elles n'étaient pas une cible et ne pouvaient être utilisées à des fins militaires par quiconque.
Selon les estimations du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), au moins 87% des bâtiments scolaires de Gaza ont été directement touchés ou endommagés depuis octobre 2023, dont un tiers des écoles de l'UNRWA.
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé, ce 6 octobre, que le bilan des morts dans la bande de Gaza s’élevait à 41 870, dont une majorité d’enfants et de femmes, depuis le 7 octobre 2023. La même source a ajouté que le bilan s’était alourdi à 97 166 blessés, tandis que des milliers de victimes restaient sous les décombres.