Le 6 octobre 2024, une manifestation massive a eu lieu à Rabat, au Maroc, rassemblant des dizaines de milliers de personnes venues exprimer leur soutien au peuple palestinien et protester contre la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.
Cette marche, organisée par le Groupe d’action nationale pour la Palestine, a coïncidé avec le premier anniversaire de l'attaque du Hamas qui avait déclenché une nouvelle vague de violence dans la bande de Gaza il y a tout juste un an. Cet événement témoigne de la forte sensibilité de la population marocaine à la question palestinienne.
Les manifestants, qui se sont rassemblés dans le centre de Rabat, près du Parlement, ont scandé des slogans tels que «La résistance ne meurt pas» et «Le peuple veut la fin de la normalisation».
Une critique de la normalisation avec l'Etat hébreu
Ils brandissaient également des pancartes affirmant : «Nous ne reconnaissons pas Israël», réitérant ainsi leur rejet de l’accord de normalisation signé en 2020 dans le cadre des Accords d'Abraham. Ce traité, qui avait conduit à une réouverture des canaux diplomatiques et économiques entre Rabat et Tel-Aviv en contrepartie de la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental, a suscité une opposition croissante au sein de certains segments de la population marocaine, notamment les islamistes et la gauche.
De nombreux drapeaux palestiniens et libanais flottaient au-dessus de la foule, beaucoup de manifestants portaient des portraits de figures comme Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, et Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah libanais. Ces deux leaders, récemment décédés dans des frappes israéliennes, sont perçus comme des symboles de la résistance par une partie des manifestants.
En plus de condamner les actions israéliennes à Gaza, les manifestants ont dénoncé le silence des dirigeants arabes et musulmans, appelant à des actions concrètes pour soutenir la Palestine. Pour certains, la normalisation avec Israël est perçue comme une trahison des idéaux de solidarité arabe et islamique.
Le gouvernement marocain, bien que signataire des Accords d'Abraham, a officiellement appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une résolution durable du conflit à Gaza. Cependant, il n’a pas remis en question ses relations diplomatiques avec Israël. Cette position ambiguë alimente la frustration de nombreuses personnes, qui estiment que la normalisation va à l'encontre du sentiment populaire largement pro-palestinien dans le pays.
La manifestation du 6 octobre est l'une des nombreuses mobilisations qui ont eu lieu au Maroc depuis le début de la guerre à Gaza. Depuis 2023, le royaume a vu émerger un mouvement de contestation, appelant à une rupture des relations avec Israël et à un soutien sans faille aux Palestiniens.