L’armée israélienne retrouve les corps de six otages, Netanyahou dans la tourmente
Alors que l'armée israélienne a retrouvé les corps de six otages dans le sud de la bande de Gaza, Benjamin Netanyahou est au cœur des critiques. Des manifestations ont lieu dans plusieurs villes du pays et l'opposition appelle à une grève générale.
«Les corps de Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi, et du sergent-chef Ori Danino ont été retrouvés et récupérés hier», a annoncé l’armée israélienne dans un message sur la plateforme X le 1er septembre.
Tsahal affirme que «tous avaient été pris en otage le 7 octobre et assassinés par l’organisation terroriste du Hamas durant leur captivité à Gaza». Les corps ont été retrouvés au cours d’une opération nocturne dans un tunnel du Hamas à Rafah, au sud de la bande de Gaza. L'armée estime que leur exécution aurait eu lieu un à deux jours avant la découverte de leurs corps, indique un article d’I24.
Ne disposant que d'indications générales sur la localisation possible des otages, l’armée a dû agir de manière à éviter de mettre en danger d'autres captifs potentiellement présents dans la zone. Les recherches ont débuté la veille, assure la même source. Les troupes ont exploré méthodiquement un réseau de tunnels complexe. C'est dans l'après-midi du 31 août que les soldats ont trouvé les corps qui ont ensuite été extraits de Gaza et rapatriés en Israël pour identification.
L'opposition israélienne veut bloquer l'économie du pays
Apprenant la nouvelle, le président américain a réagi en déclarant «j'ai le cœur brisé et je suis en colère. Ne vous y trompez pas, les dirigeants du Hamas paieront pour ces crimes. Et nous continuerons à travailler sans relâche pour un accord qui garantira la libération des otages restants». Joe Biden a eu un mot particulier pour l’otage israélo-américain : «Hersh faisait partie des innocents brutalement attaqués lors d'un festival de musique pour la paix en Israël le 7 octobre. Il a perdu sa main en aidant des amis et des étrangers lors du massacre sauvage du Hamas. Il venait d'avoir 23 ans. Il prévoyait de voyager dans le monde. J'ai appris à connaître ses parents, John et Rachel. Ils ont été courageux, intelligents et forts, même en subissant l'inconcevable». Les parents du jeune homme avaient été invités à la convention des démocrates à Chicago.
Les familles des otages ont manifesté leur colère et leur désaccord face à la politique israélienne, estimant que l’exécutif aurait pu s’y prendre autrement pour ramener les otages en vie en Israël. Des sit-in ont lieu à Ra'anana, dans le centre d'Israël, à Tel-Aviv, dans le nord d'Israël et à Jérusalem. De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a menacé le 1er septembre de «régler son compte» au Hamas palestinien. «Celui qui tue des otages ne veut pas d'un accord» pour un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, a encore estimé M. Netanyahou, menaçant le mouvement islamiste palestinien : «Nous vous poursuivrons, nous vous attraperons et nous réglerons votre compte».
Face à cette situation, le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a demandé au chef de la fédération syndicale Histadrout d'annoncer une grève générale. Benjamin «Netanyahou et le cabinet de la mort ont décidé de ne pas sauver les otages. J'appelle la Histadrout (principale confédération syndicale de travailleurs israéliens, ndlr), les employeurs et les autorités locales à bloquer l'économie», a lancé Yaïr Lapid.
Les négociations sont en cours entre Le Caire et Doha pour tenter d’arracher un accord sur le cessez-le-feu et obtenir la libération des otages encore aux mains du Hamas. Les exigences maximalistes de Benjamin Netanyahou sur le maintien des troupes dans certaines zones de la bande de Gaza compliquent toutefois les pourparlers.