Moyen-Orient : cessez-le-feu contre abandon de riposte, la diplomatie veut éviter un embrasement régional
Les négociations pour arracher un cessez-le-feu à Gaza et obtenir la libération des otages vont reprendre le 15 août. Selon Axios, les États-Unis espèrent convaincre l'Iran de ne pas riposter à l'assassinat d'Ismaël Haniyeh en contrepartie d'un accord dans l'enclave gazaouie. Les chancelleries occidentales ont également contacté Téhéran.
Après la visite du chef de la diplomatie jordanienne en Iran, l'appel du Caire à Téhéran et les conversations entre les chancelleries occidentales et les autorités iraniennes, les États-Unis tentent de convaincre le pays des Mollahs de ne pas riposter contre Israël, en échange d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le Caire, Doha et Washington ont annoncé la reprise des négociations pour arracher un accord sur le cessez-le-feu dans la bande de Gaza et obtenir la libération des otages. Selon Axios, les États-Unis se serviraient de cette option diplomatique pour éviter une escalade militaire entre l'Iran et Israël.
«l'Iran a déclaré publiquement qu'un cessez-le-feu à Gaza pourrait avoir des répercussions sur sa position. S'il se lance dans une guerre majeure au Moyen-Orient et lance une attaque contre Israël, cela compromettra toute chance de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza», a déclaré au site d'information un responsable américain.
Branle-bas de combat diplomatique pour convaincre l'Iran
«Il est temps, immédiatement, de mettre un terme aux souffrances de longue date de la population de la bande de Gaza, ainsi que des otages et de leurs familles. Il est temps de finaliser un accord de cessez-le-feu et de libérer les otages et les détenus», ont stipulé dans un communiqué conjoint publié le 8 août les trois pays, annonçant la reprise des pourparlers à partir du 15 août. De son côté, Israël aurait répondu positivement à cette reprise des négociations, selon Axios.
Même si des divergences persistent entre le Hamas et Israël, un responsable américain a indiqué que «les écarts qui subsistent peuvent être comblés et nous n'avons pas de temps à perdre».
De surcroît, pour tenter d'apaiser la situation, la Jordanie a envoyé son chef de la diplomatie à Téhéran pour jouer les médiateurs. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a ainsi été reçu le 4 août par son homologue iranien, Ali Bagheri Kani. Cela faisait pratiquement dix ans qu'Amman n'avait pas envoyé un ministre en Iran.
Les chancelleries occidentales ont également multiplié les appels pour convaincre l'Iran de ne pas se lancer dans des représailles après l'assassinat d'Ismaël Haniyeh à Téhéran dans la nuit du 30 au 31 juillet.
Assassinat d'Haniyeh : Téhéran veut des poursuites internationales contre Israël
En effet, Emmanuel Macron a appelé le 7 août le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian à «tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire, qui n’aurait d’intérêt pour personne, y compris l'Iran, et qui nuirait durablement à la stabilité régionale», a rapporté un communiqué de l'Élysée. Même son de cloche du côté de Rome, après une conversation téléphonique entre Giorgia Meloni et le président iranien.
En marge du sommet du Comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique à Djeddah, le ministre iranien des Affaires étrangères a exhorté les pays musulmans à adopter une position commune pour condamner l'assassinat du chef du bureau politique du Hamas à Téhéran, tout en mettant en place un «mécanisme approprié pour prendre des mesures légales et judiciaires contre le crime israélien auprès des organisations internationales», a rapporté ce 8 août le média Tasnim.
«Nous considérons notre droit à défendre notre sécurité nationale, notre souveraineté et notre intégrité territoriale comme un droit incontestable», avait également déclaré ce 5 août le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani. «L'Iran a légalement le droit de punir» Israël, avait-il ajouté lors de sa conférence de presse.