Deux poids deux mesures : la présence des athlètes israéliens aux JO de Paris passe mal

Deux poids deux mesures : la présence des athlètes israéliens aux JO de Paris passe mal© Associated Press
Délégation israélienne présente pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
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Alors que les 88 sportifs israéliens sont à Paris pour représenter les couleurs de l'État hébreu, les athlètes russes et biélorusses doivent concourir sous bannière neutre. Le Comité international olympique a rejeté la demande palestinienne d'exclure la délégation israélienne.

C'est un débat qui n'en finit pas. Pourquoi les athlètes israéliens sont-ils présents aux Jeux olympiques de Paris 2024 alors que les sportifs russes et biélorusses doivent concourir sous bannière neutre ? 

En effet, peu de temps avant le départ de la délégation palestinienne dans la capitale française, le 24 juillet dernier, le président du Comité olympique palestinien s'est insurgé de la présence des sportifs israéliens pour la compétition et ce, en raison de l'escalade de la guerre à Gaza qui dure depuis près de 10 mois. «J'estime que toute personne qui viole et qui manque de respect à la Charte olympique n'a aucun droit légal, ni moral, ni même sportif de participer à ces Jeux olympiques» a-t-il déclaré. Jibril Rajoub ne les a pas nommés, mais visait les athlètes de l'État hébreu. Il avait déjà demandé au Comité olympique d'exclure les sportifs israéliens de la compétition. Une demande qui avait été refusée.

De surcroît, Nader Jayousi, ancien boxeur, coach et secrétaire général du Comité olympique palestinien, a précisé, selon RFI, que ce n'était pas leur identité qui posait problème mais leur positionnement politique. Plusieurs athlètes israéliens font en effet partie de l'armée. «Ils auraient dû faire une déclaration très claire et prendre position, car, quand Israël tue un karatéka de six ans à Gaza, ça n’a rien à voir avec la politique. Et en tant que membres de la famille olympique, ils devraient se battre contre ça», a dénoncé l'ancien sportif, avant d'ajouter «mais ils n’ont exprimé aucune sympathie à l’égard de ce qui se passe, y compris seulement sur le plan sportif. Au contraire, ils ont même pris clairement position en faveur du génocide».

Cette accusation revient d'ailleurs constamment : une bannière dénonçant les actions de Tsahal à Gaza a été déployée lors du match de football Israël-Paraguay le 28 juillet au Parc des Princes. Le Comité d'organisation a porté plainte et une enquête a été ouverte.

La France insoumise vent debout contre la présence de la délégation israélienne

Contrairement aux 88 athlètes israéliens présents aux Jeux olympiques, les délégations russes et biélorusses doivent concourir sous bannière neutre en raison du conflit en Ukraine. Seuls 15 sportifs russes et 16 biélorusses sont présents pour l'évènement international, mais sans pouvoir représenter les couleurs de leurs pays. Ils ont été ciblés par une enquête afin de s'assurer qu'ils n'avaient pas soutenu l'opération russe en Ukraine, et qu'ils n'étaient pas liés à l’armée ou à des agences de sécurité nationale. 

Sur Internet, nombreux sont les internautes à avoir dénoncé ce deux poids deux mesures, dénonçant par exemple le soutien explicite d'athlètes israéliens aux bombardements de Tsahal sur Gaza, ou encore comparant la bande gazaouie avec l'état de la capitale Kiev après plus de deux années de conflit.

Face aux nombreuses critiques sur la présence de la délégation israélienne, le président français avait réaffirmé le 23 juillet sur France 2 que «les athlètes israéliens sont les bienvenus». Une position qu'Emmanuel Macron avait déjà tenu en avril dernier. Invité de BFMTV et RMC à près de cent jours de la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet, le chef de l’État avait promis que «le drapeau israélien (serait) là» et «les sportifs», aussi. Pour le locataire de l’Élysée, les sportifs auront la charge d’être «des vecteurs de paix» dans un environnement sportif au sein duquel seront présents «beaucoup d’acteurs de la région». Ainsi, il espère que l’événement ne soit pas propice à «faire de la politique».

Face à cette hypocrisie, le député de la France insoumise Thomas Portes avait réagi dans un message sur la plateforme X en déclarant que «la Cour internationale de justice a dit le 23 juillet que la politique de colonisation d’Israël était illégale, qu’elle devait cesser et qu'Israël commettait des crimes d’apartheid dans les territoires occupés. Au regard de cela et des massacres en cours à Gaza, la délégation du Comité olympique Israélien doit défiler sous bannière neutre». En effet, l'insoumis avait également fait le parallèle avec l'exclusion de l'Afrique du Sud pendant plus de 25 ans, ainsi qu'avec la non-participation de la Yougoslavie en 1992. 

Le chercheur à l’IRIS (Institut de Relations internationales et stratégiques) et spécialiste de la géopolitique du sport, Lukas Aubin, avait par ailleurs déclaré le 25 juillet dernier sur TRT que «la neutralité du monde du sport est à remettre en question». Il a ajouté : «Le sport reste profondément ancré dans les réalités politiques et géopolitiques du monde contemporain». 

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