«Vieux tas de merde en ruine» : Trump filmé en train de dénigrer Biden
Alors que la polémique enfle aux États-Unis sur l’état de santé de Joe Biden après sa prestation jugée désastreuse lors de son débat face à Donald Trump, ce dernier est apparu dénigrant son opposant dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 3 juillet.
«Comment ai-je fait lors du débat de l’autre soir ? J’ai fracassé ce vieux tas de merde en ruine», a déclaré Donald Trump dans une vidéo postée le 3 juillet sur son réseau social «Social Truth», avant d’être relayée sur X (ex-Twitter) par Collin Rugg, fondateur du média Trending Politics.
«Il quitte la course», a même ajouté Donald Trump, avant d’enchaîner : «Cela signifie que nous avons Kamala. Je pense qu'elle sera meilleure» comme adversaire, «elle est tellement mauvaise, elle est tellement pathétique».
«Pouvez-vous imaginer [Biden] traiter avec Poutine et le président chinois, qui est une personne féroce ? C'est un homme féroce. Un type très dur», a encore déclaré l’ancien président américain (2017-2021), qui brigue un second mandat à la tête des États-Unis.
BREAKING: Leaked video shows Donald Trump saying he thinks Kamala Harris will be the Democrat nominee, says she is "so f**king bad."
— Collin Rugg (@CollinRugg) July 4, 2024
"She's so bad. She's so pathetic. She's just so f**king bad."
"How did I do with the debate the other night? I kicked that old, broken down pile… pic.twitter.com/8OKxd1hHc6
Appels publics au retrait de Biden
Ces propos surviennent dans un contexte de crise chez les démocrates, après le fiasco de Joe Biden face à Donald Trump dans le premier débat de la campagne présidentielle. Une contre-performance qui a jeté jusque dans le camp démocrate un sérieux doute quant aux capacités cognitives de l’actuel président en exercice. Depuis, plusieurs élus du parti l'ont appelé à abandonner son projet d’être réélu en novembre. «J’avais espéré que le débat donnerait un élan pour changer cela. Ce ne fut pas le cas», a déclaré le 2 juillet, dans un communiqué, le représentant Lloyd Doggett.
Et celui-ci de citer le cas du président Lyndon Johnson (1963-1969) qui, «dans des circonstances très différentes, a pris la décision douloureuse de se retirer». Cet élu du Texas a estimé que «le président Biden devrait faire de même», devenant le premier démocrate au Congrès à appeler publiquement au retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche.
Avant lui, l'influente Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate à la chambre avait jugé «légitime» de se demander si l'état de Biden était épisodique ou durable. La plupart des chroniqueurs et médias démocrates avaient exprimé à minima le même avis, tout comme de grands mécènes du parti.
«Nous comprenons les inquiétudes, nous le comprenons, le président n'a pas passé une bonne nuit», a tenté de relativiser le 2 juillet la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, avant d'assurer que le dirigeant américain savait «comment faire son travail» et qu'il n'était atteint ni de la maladie d'Alzheimer, ni de démence ou d'une maladie dégénérative.
Zelensky s'esclaffe à une question sur l’âge de Biden
Une situation qui embarrasse jusqu’à Kiev. Interrogé le 3 juillet par une correspondante de Bloomberg quant à savoir s’il imaginait faire son travail à 81 ans, Volodymyr Zelensky, président ukrainien (2019-2024) dont le mandat a expiré, a éclaté de rire. «Je ne sais pas», a-t-il fini par répondre, ajoutant que cela dépendait de «beaucoup de choses», dont l’état de santé et l’entourage.
Le chroniqueur conservateur Tucker Carlson a quant à lui ironisé le 29 juin, dans un discours à Canberra en Australie, dénonçant le fait que les médias mainstream découvraient soudainement que Joe Biden était atteint de démence, alors que celle-ci était une évidence depuis près de cinq ans : «Soit ils sont vraiment stupides, soit ils sont vraiment malhonnêtes et vous cachent la vérité.»
Un sondage mené par CBS News/YouGov à la suite du débat a révélé que 72% des électeurs inscrits ne croyaient pas que Joe Biden disposait de la «santé mentale et cognitive nécessaire pour exercer les fonctions de président». L'étude indique que même parmi les démocrates, environ 45% pensent qu'il devrait se retirer de la course.