La Finlande donne accès à Washington à 15 installations militaires... aux portes de la Russie
Le Parlement finlandais a approuvé à l’unanimité un accord de défense avec les États-Unis, en vertu duquel la partie américaine aura accès à 15 installations militaires, a rapporté ce 1er juillet la chaîne de télévision publique Yle.
«Le Parlement finlandais a approuvé à l’unanimité l'accord de coopération en matière de défense (DCA) entre la Finlande et les États-Unis», a rapporté ce 1er juillet la chaîne publique finlandaise Yle.
Cet accord autorise le déploiement d'équipements des forces américaines sur le territoire finlandais, et l'accès à 15 bases militaires. Helsinki s'engage à assurer la sécurité des forces américaines, des installations et des territoires qu'elles utilisent.
Le ministère finlandais des Affaires étrangères a indiqué que l’accord n’impliquait pas une présence permanente des troupes américaines, qui pourront donc être déployées par rotation.
La députée Anna Kontula (gauche) avait soumis une proposition appelant au rejet de cet accord, mais sa motion n’a été soutenue par aucun élu.
Un accord similaire avec les États-Unis a été approuvé par le Parlement suédois en juin dernier.
Depuis l’offensive russe en Ukraine et l’entrée du pays scandinave au sein de l’OTAN le 4 avril 2023, les tensions sont allées grandissantes entre la Finlande et son voisin russe avec lequel elle partage 1 340 kilomètres de frontière.
La Finlande dans l'OTAN : un choix «dénué de sens» selon Poutine
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné que la Russie regrettait la décision d’Helsinki d’approuver le déploiement de militaires américains sur son territoire. Il estime que cela entraînera un accroissement des tensions entre les deux voisins, et rappelle leurs excellentes relations jusqu'à l'adhésion de la Finlande à l'Alliance Atlantique, Helsinki ayant maintenu une neutralité remarquable depuis la Seconde guerre mondiale.
Vladimir Poutine a jugé en mars dernier que l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN était «dénuée de sens» pour les intérêts nationaux de ces pays. Le président russe a constamment balayé les accusations occidentales de menaces russes à l'encontre de l'OTAN.
Au contraire, la progression des frontières de l’OTAN vers celles de la Russie est dénoncée de manière récurrente par les responsables russes depuis trois décennies, comme une menace pour la sécurité du pays qui a conduit au conflit en Ukraine.