Liban : le Hezbollah et l'armée israélienne se rendent coup pour coup
Une attaque de drone israélien a tué un haut commandant du Hezbollah dans le sud du Liban le 15 mai. Le parti chiite a répliqué en envoyant une salve de roquettes sur la base de Méron. La veille, une attaque de l'organisation pro-iranienne avait tué un civil israélien et blessé plusieurs soldats.
Au 222e jour de la guerre à Gaza, l'intensité du front nord entre le Hezbollah et l'armée israélienne ne faiblit pas. Les deux ennemis revendiquent tour à tour des opérations. Les bombardements israéliens ont tué un haut gradé du parti chiite ce 15 mai tandis que les frappes de l'organisation pro-iranienne avaient fait un mort et plusieurs blessés la veille.
Sur X (ex-Twitter), l'armée israélienne a affirmé avoir éliminé «Hussain Ibrahim Mekky, un commandant principal du Hezbollah». Selon Tsahal, le combattant était «responsable de divers actes de terrorisme contre Israël». D'après les informations de L'Orient-Le Jour, le milicien du parti chiite a été tué dans une frappe de drone au sud de la ville septentrionale libanaise de Tyr. Deux autres personnes ont également été blessées.
Le Hezbollah a répliqué dans la matinée de ce 15 mai en ciblant la localité de Méron avec une salve de roquettes, là où se trouve une base de surveillance aérienne de l'armée israélienne, selon un correspondant du Times of Israël.
La veille, une opération du Hezbollah avait causé la mort d'un civil israélien, tué par un missile antichar dans le nord d'Israël. Le tir a également blessé cinq soldats, dont quatre légèrement, a rapporté I24. Le même jour, le parti chiite a indiqué avoir abattu un dirigeable espion dans le sud du Liban. Il s'agit de l'aérostat tactique Skystar 330 qui est conçu pour fournir des renseignements en temps réel.
Le Hamas et le Hezbollah continuent de se coordonner
Dans le même temps, le Hezbollah a fait savoir que le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah avait rencontré une délégation du Hamas, sans mentionner le lieu et la date de la réunion. Khalil al-Hayya, le numéro deux du Hamas à Gaza, et Oussama Hamdane, porte-parole du mouvement islamiste au Liban, étaient présents.
Les derniers développements à Gaza et dans les «différents fronts de soutien», à savoir le Liban, l'Irak ou encore le Yémen, ont été abordés lors de cette réunion, selon un communiqué du Hezbollah. Les responsables ont également discuté «des dernières négociations, des positions internationales et des mouvements estudiantins dans le monde», en soutien à Gaza.
Des négociations mises en échec
Le 13 mai, lors d'un discours, Hassan Nasrallah avait insisté sur le fait que l'État hébreu n'avait atteint aucun de ses objectifs militaires, tout en estimant que le Hamas avait ravivé la cause palestinienne.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah et l'armée israélienne s'affrontent presque quotidiennement. Alors que les deux ennemis se cantonnaient à des frappes ne dépassant pas cinq kilomètres au delà de la frontière, Tsahal a frappé plusieurs localités en profondeur du territoire libanais, dont Baalbeck et la province de la Békaa.
La continuation des combats frontaliers met en échec les pressions occidentales pour tenter de pacifier la zone. En effet, l'objectif du récent voyage du chef de la diplomatie française au Liban était d'obtenir, conjointement avec les États-Unis, un retrait des forces du Hezbollah de la frontière avec Israël. Le 29 avril, au lendemain de la visite de Stéphane Séjourné au pays du Cèdre, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a estimé que «toute tentative étrangère» concernant le Liban visait uniquement à «soulager le gouvernement» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, afin «qu'il concentre tous ses efforts sur Gaza».
De son côté, Israël menace toujours le Hezbollah d'une intervention terrestre si le parti chiite ne se retire pas de la frontière. En effet, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré le 8 mai que «l'été pourrait être tendu» avec le Hezbollah, en laissant planer la possibilité d'une intervention terrestre au Sud-Liban, rapporte le média I24.
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole le 25 mai prochain pour aborder plus en détails la question du front nord.